La notion de vérité en science (6) – L’ambiguïté au cœur de la science selon Gaston Bachelard

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Gaston Bachelard

Gaston Bachelard considère que la science progresse par négations progressives des paradigmes précédents[1]. Il cite ainsi les différentes théories du « non » : « la géométrie non-euclidienne, la mesure non-archimédienne, la mécanique non-newtonienne avec Einstein, la physique non-maxwellienne avec Bohr, l’arithmétique aux opérations non-commutatives qu’on pourrait désigner comme non-pythagoricienne[2] », dans lesquelles la négation englobe, intègre, ce qu’elle nie. Continuer la lecture de La notion de vérité en science (6) – L’ambiguïté au cœur de la science selon Gaston Bachelard

La notion de vérité en science (5) – Le tournant de la « modernité » selon Alexandre Koyré

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Alexandre Koyré

Il faut étudier les révolutions scientifiques du double point de vue de l’histoire des sciences et de l’histoire de la philosophie. En effet, selon Alexandre Koyré[1], les grandes disputes scientifiques, les grandes découvertes se font inévitablement dans l’espace commun entre les champs de la science et de la philosophie ; et les œuvres scientifiques doivent ainsi toujours être replacées dans leur contexte intellectuel. Par conséquent, les idées des Anciens ne peuvent pas être traduites en langage moderne : les démonstrations et expérimentations d’Archimède doivent être étudiées dans le langage de la science et de la philosophie du monde d’Archimède. Continuer la lecture de La notion de vérité en science (5) – Le tournant de la « modernité » selon Alexandre Koyré

La notion de vérité en science (4) – Tentative de conciliation des approches de Popper et Kuhn

Les positions de Popper et Kuhn ne s’opposent pas autant qu’eux-mêmes veulent bien le dire. En apparence, la progression par essais et erreur du premier ne peut aisément s’accorder avec les révolutions radicales du second. De même, la science normale demeure un concept inacceptable pour Popper qui perçoit la théorie de son ancien élève comme profondément contraire à son critère de réfutabilité. Continuer la lecture de La notion de vérité en science (4) – Tentative de conciliation des approches de Popper et Kuhn

La notion de vérité en science (3) – Les révolutions de paradigmes selon Thomas Kuhn

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Thomas Kuhn

Thomas Kuhn, qui fut l’élève de Popper, s’oppose en apparence à lui dans sa conception de l’évolution de la connaissance scientifique. Selon Kuhn, la science avance par révolutions du paradigme dominant, établi par ce qu’il appelle la « science normale », et non par élargissements successifs. Il peut ainsi dire, à propos de ces révolutions scientifiques : « chacune d’elles a exigé que le groupe rejette une théorie scientifique consacrée par le temps en faveur d’une autre qui était incompatible[1] », ce changement de paradigme par révolutions successives, étant « le modèle normal du développement d’une science adulte[2]. » Continuer la lecture de La notion de vérité en science (3) – Les révolutions de paradigmes selon Thomas Kuhn

La notion de vérité en science (2) – La réfutabilité des théories selon Karl Popper

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Karl Popper

Pour être comprise, la pensée épistémologique de Karl Popper doit être remise dans son contexte intellectuel. En effet, son ouvrage La logique de la découverte scientifique (1959) constitue une réponse au cercle de Vienne, promoteur de l’empirisme logique[1]. Continuer la lecture de La notion de vérité en science (2) – La réfutabilité des théories selon Karl Popper

La notion de vérité en science (1) – Le positivisme selon Auguste Comte

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Auguste Comte

Auguste Comte, fondateur du positivisme, résume l’histoire humaine par sa théorie des trois états :

  • L’âge théologique : l’homme explique les phénomènes extérieurs par des êtres comparables à lui-même.
  • L’âge métaphysique : il invoque des entités abstraites.
  • L’âge positif : il observe les faits et établit des relations, des lois entre eux.

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La notion de vérité en science – Introduction

Après les concepts d’idéologie et d’utopie chez Ricoeur, de monde commun chez Arendt et de novlangue chez Klemperer et Orwell, je souhaite aborder un autre continent pour lequel j’ai une affection particulière : celui des sciences dites exactes, ainsi que de leur histoire et de leur philosophie.

Pour l’instant, je m’intéresse au statut de la « vérité » dans le processus scientifique. Drôle de question, sans doute, mais qui ouvre à la pensée un champ passionnant à explorer. Pour l’aborder, je n’aurai la prétention de proposer ni une dissertation érudite ni une thèse qui se voudrait exhaustive, mais plutôt, de manière presque impressionniste, une série de petits billets résumant les travaux de quelques penseurs qui se sont penchés sur le sujet. Bien entendu, ce ne sont là que des incursions trop rapides à l’intérieur d’une sélection très partielle… peut-être auront-elles malgré tout le mérite d’encourager à approfondir ces questions. Continuer la lecture de La notion de vérité en science – Introduction