Petite missive adressée à mes amis socialistes

Jean Jaurès, photographie par Henri Manuel (1890)

Chers amis,

Je ne suis pas socialiste ; je ne l’ai jamais été. Peut-être suis-je plus… radical – dans tous les sens qu’à pu prendre le terme selon l’époque. Il n’en demeure pas moins que nous avons suffisamment en commun pour que je m’adresse à vous aujourd’hui avec toute la franchise possible. Socialistes, qu’êtes-vous donc devenus ?

*

Votre histoire recèle bien des épisodes glorieux dont vous pouvez vous enorgueillir ; votre famille politique n’est pas étrangère aux victoires politiques et sociales, aux avancées du droit, à l’accroissement des libertés, à l’amélioration des conditions d’existence… Votre jeunesse tumultueuse à la gauche de l’extrême-gauche avait pour elle l’assurance d’une idéologie solide et les promesses d’une utopie généreuse. Toutes deux étaient bien discutables mais leur sincérité dans l’espérance d’un monde meilleur pour tous et l’intérêt particulier porté aux plus misérables ne pouvaient leur être reprochés. Je relis toujours avec une admiration sans borne les joutes qui opposaient Clemenceau à Jaurès ; nous frottions alors nos divergences réelles et profondes au panache de la rhétorique. Quelle hauteur de vue ! Souvenez-vous :

Georges Clemenceau : On reconnaît un discours de M. Jaurès à ce que tous les verbes sont au futur…
Jean Jaurès : Je constate, monsieur Clemenceau, que vous avez groupé contre nous l’unanimité enthousiaste de la Chambre, chaque fois qu’avec votre admirable vigueur de polémiste vous avez pris à partie le socialisme…
Clemenceau : Mais vous n’êtes pas le socialisme à vous tout seul, vous n’êtes pas le bon Dieu !
Jaurès : Et vous, vous n’êtes même pas le diable !
Clemenceau : Qu’en savez-vous ? … M. Jaurès parle de très haut, absorbé dans son fastueux mirage ; mais moi, dans la plaine, je laboure un sol ingrat qui me refuse la moisson […].
Vous avez le pouvoir magique d’évoquer, de votre baguette, des palais de féerie. Je suis l’artisan modeste des cathédrales qui apporte une pierre obscurément à l’ensemble de l’œuvre et ne verra jamais le monument qu’il élève.
J’ai l’air de rabaisser mon rôle ; dans ma pensée, je le grandis, car vos palais de féerie s’évanouiront en brouillard au contact des réalités, tandis qu’un jour la grande cathédrale républicaine lancera sa flèche vers les cieux.
Vous prétendez fabriquer directement l’avenir ; nous fabriquons, nous, l’homme qui fabriquera l’avenir et nous accomplissons ainsi un prodige beaucoup plus grand que le vôtre. Nous ne fabriquons pas un homme tout exprès pour notre cité, nous prenons l’homme tel qu’il se présente, encore imparfaitement dégrossi de ses cavernes primitives, dans sa cruauté, dans sa bonté, dans son égoïsme, dans son altruisme, dans sa pitié des maux qu’il endure et des maux qu’il fait subir lui-même à ses semblables.
C’est notre idéal à nous, magnifier l’homme, la réalité plutôt que le rêve, tandis que vous vous enfermez, et tout l’homme avec vous, dans l’étroit domaine d’un absolutisme collectif anonyme. Nous mettons notre idéal dans la beauté de l’individualisme, dans la splendeur de l’épanouissement de l’individu au sein d’une société qui ne le règle que pour le mieux développer. [1]

Ah ! C’est quand même autre chose que les âneries proférées dans un langage qui est à la langue française ce que McDo est à la gastronomie par des incultes obnubilés par la provocation et le buzz sur les réseaux dits sociaux ! Bref.

Comme le communisme et le (néo)libéralisme, votre système de pensée méprise le politique au profit de l’économique : c’est là, sans doute, outre les traits acérés du grand Clemenceau, la critique la plus fondamentale que je vous aurais faite à l’époque – cet économicisme qui vous a toujours habités, qui a toujours guidé votre pensée et votre action. Et je vous l’adresse encore aujourd’hui, malgré les évolutions qui ont fait de votre parti un objet politique (et j’avoue que j’hésite à employer cette épithète) que ne reconnaîtraient pas ses fondateurs historiques et ses grandes figures du passé. En effet, les pitreries de l’Histoire ont conduit à la situation actuelle. D’une part, l’échiquier partisan n’a eu de cesse de tanguer jusqu’à chavirer complètement, remettant régulièrement en question les définitions de cet encombrant clivage gauche-droite qui, paradoxe tragi-comique, compte tant mais ne signifie plus rien. De cela, certes, vous ne pouvez être tenus pour responsables. D’autre part, votre propre imaginaire collectif s’est sclérosé à mesure que votre praxis politique s’en détachait toujours plus. L’hiatus entre votre action concrète et les principes, les références, les images d’Épinal qui structuraient votre pensée politique, aurait dû vous rendre fous… il vous a rendus insignifiants – c’est bien pire.

*

L’on pense, bien entendu au tournant et aux tourments de 1983. Mais 83 ne surgit pas du néant : entre Jaurès et Delors, des générations sont passées. Les études sont nombreuses qui montrent qu’il ne restait du fruit que le trognon et que le ver était déjà obèse. La trahison se consomme pourtant là ; c’est à cet acte que se noue la tragédie : l’abandon de la souveraineté et du social au profit de la technocratie européenne et du sociétal. Et la soumission confiante, fière d’elle-même, pleine d’allant, à la finance. Pour votre propre bien, on aurait dû, alors, amputer votre parti de son épithète. Oh ! Bien sûr, à l’époque et pour encore quelque temps, certains demeurèrent lucides, comme Chevènement (jusqu’à son naufrage en macronie). Ils étaient précieusement conservés aux marges du parti comme cautions d’une fidélité feinte à un passé aboli.

Ensuite, ce fut la course à l’échafaud.

La période Jospin ? malgré vos souvenirs émus, un éclatant échec. Qui était bien prévisible au vu de son passage catastrophique à l’Éducation nationale où il avait soigneusement pulvérisé tout l’héritage républicain en se faisant, par désinvolture et pusillanimité, le complice des pédagogistes et des islamistes. Double faute impardonnable.
Puis, Premier ministre, à part les 35h, mesure appréciable mais mise en œuvre de la pire des manières possibles, il réussit l’exploit de se montrer plus néolibéral que la droite de l’époque en privatisant davantage que tous ses prédécesseurs et, malgré une communication efficace destinée à réécrire l’histoire à mesure qu’elle se faisait – technique également nommée enfumage –, il se contenta de manœuvrer sa « gauche plurielle » comme on gère (mal) une holding. L’imaginaire des (nombreux) cadres et des (rares) militants en est encore tout peinturluré aux couleurs de l’arc-en-ciel. Les exhortations à une « union de la gauche » ? Foutaises !

Et après ? Rien. Ou moins encore. Les combats de nains, les pitoyables guégerres d’ego, les tripatouillages entre courants, les motions de synthèse… jusqu’à la mauvaise plaisanterie du vaudeville strauss-kahnien, la geste de mauvais goût d’un Sarkozy à peine moins antipathique promis à l’Élysée qui s’effondre dans une chambre d’hôtel new-yorkais. Détestable épisode qui conduit à la farce hollandaise plus amère que la sauce du même nom. François Hollande, l’anti-homme d’État par excellence, élu seulement par détestation pour le sortant. Le quinquennat inutile. Lui, Président, il n’avait qu’une seule tâche à réaliser : reconstruire les digues détruites par Sarkozy. Il n’a même pas essayé. Ce fils de Delors et Jospin au charisme d’huître neurasthénique a continué de vendre la France à l’Union européenne et aux lobbies (ce qui revient peu ou prou au même, d’ailleurs). Il a géré la France comme il gérait Solférino et sa vie amoureuse : lamentablement. Au point de ne pas pouvoir se représenter et de devoir transmettre les clefs à sa créature Macron. Quel amateurisme !

*

Votre parti dit socialiste poursuit sa pénible agonie. Les plus récents épisodes ressemblent à ceux d’une série dont les dernières saisons enterrent les raisons d’un lointain succès sous la surexploitation commerciale : les rares fans, navrés, cherchent dans la mauvaise foi les raisons d’une fidélité douloureuse. Ceux d’entre vous encore adhérents au PS avez même poussé la (mauvaise) plaisanterie jusqu’à vous donner pour chef Olivier Faure. Certes, il a volé son élection… mais cela n’est jamais qu’un hommage rendu à la longue tradition de fraudes et de magouilles qui a fait pendant des décennies l’essence de votre « démocratie interne ». Olivier Faure, donc, à la tête du Parti. Et Anne Hidalgo pour candidate à la présidentielle. Quelle vision ! Je n’ose imaginer le regard que porteraient vos glorieux anciens – les Jaurès, les Blum… – sur ces personnifications contemporaines du socialisme !

Ce qui fut pendant si longtemps l’un des deux plus grands partis politiques français a obtenu le score historique de 1,7 % des voix au premier tour de la présidentielle. Dans n’importe quel autre pays, la candidate aussi sèchement désavouée aurait immédiatement quitté la vie politique. La plupart des Parisiens espéraient, d’ailleurs, cette décision de bon sens et de probité… c’était imaginer, bien naïvement, que la maire de Paris possédât de telles qualités. À peine humiliée par ce résultat déplorable, elle fit comme si de rien n’était et retourna à sa sinécure parisienne pour le plus grand malheur de ses administrés. Elle n’est pas le seul maire issu de votre parti à saccager impunément la ville qui a eu le tort de l’élire. Bien des édiles, acharnés à confisquer le label « de gauche » (sans avoir jamais vu un pauvre de leur vie) et à qualifier d’extrême droite tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, font ainsi preuve d’une incompétence crasse alliée à une idéologie arrogante et se pensent investis d’une mission sacrée : pourrir la vie des gens au services desquels ils sont censés être [2]. Combien de citoyens des villes grandes et moyennes aujourd’hui sous la coupe de ces petits potentats locaux attendent-ils avec impatience les prochaines élections municipales pour voter, bien qu’ils aient toujours été, eux, vraiment « de gauche », pour n’importe qui d’autre que les idéologues qui détruisent leur ville avec l’insupportable conviction d’être le Bien© incarné (comme un vieil ongle de pied) ?

Votre parti n’est plus qu’une machine qui tourne à vide et dont la seule vocation est de fournir des sinécures à des apparatchiks sans conviction ni compétence : passer de la lutte des classes à la lutte des places, il n’y a rien d’innocent à cette veule capitulation. Son électro-encéphalogramme est irrémédiablement plat ; aucune idée, aucune conviction, aucune épaisseur intellectuelle : les réflexes y tiennent lieu de réflexion. Le mince vernis idéologique craque et se réduit à des phrases toutes faites auxquelles vos cadres se raccrochent comme ils peuvent. Ils font d’autant plus semblant d’y croire qu’ils ont largué les amarres d’avec le réel. Perdus dans une réalité alternative constituée de leurs fantasmes passés, ils analysent les enjeux actuels au travers d’un prisme qui était déjà périmé il y a plusieurs décennies. Incapables de comprendre que tout le spectre politique a bougé, ils se paient de mots, s’inventent une vertu antifasciste en espérant le retour des années 1930, traitent les électeurs du RN de nazis sans se rendre compte qu’ils insultent là leurs propres électeurs qu’ils ont fait fuir et qu’ils ne retrouveront jamais ainsi et puis, à la fois par paresse, morgue et bêtise, désertent le douloureux champ social où il y aurait tant à faire – mais pour cela il faudrait travailler ! – pour les inepties sociétales.

Ainsi le parti dit socialiste abandonne-t-il sciemment le peuple dont il n’a plus que faire. Devenu l’un des groupuscules plébiscités par la sous-caste des bobos de centres-villes, il se fiche complètement des classes moyennes et populaires – après tout, le peuple, c’est sale. Concurrencé sur ce créneau microscopique par les pseudo-écologistes, et à la remorque de LFI, la seule « stratégie » de ce parti consiste en un suivisme servile, voire à la surenchère dans l’ignoble. D’où le navrant épisode de la NUPES. L’objectif, je l’ai dit : sauver des places pour les apparatchiks. Avouez, chers amis – je n’ose dire « camarades » – qu’il n’y a plus rien à attendre d’une telle ruine.

*

Parmi vous, bien des militants sincères, ne supportant plus de voir durer ce trop long naufrage, ont quitté le navire. Quant à ceux qui restent, j’admire votre abnégation même si, pour votre propre bien, je pense que vous feriez mieux de fuir. Il y a même encore, j’en connais !, quelques élus dignes, quelques parlementaires exemplaires, quelques cadres vertueux au Parti socialiste – vous croyez sincèrement que la vieille machine peut redémarrer, que vous pouvez faire revivre le cadavre refroidi. Il y a de la grandeur dans cette fidélité de vieux grognards. J’aimerais que vous ayez raison.

Il me semble, cependant, que nous devons reconstruire par-delà les anciennes appartenances militantes. Faire renaître une force politique authentiquement républicaine – qui manque terriblement aujourd’hui et dont la France a plus que jamais besoin. Amis socialistes qui avez quitté le vieux parti ou qui y demeurez, qui ne versez pas dans un obscurantisme antiscientifique qui, au nom de l’écologisme, sacrifie la planète, qui n’avez pas cédé aux illusions démagogiques et antirépublicaines de la mode woke, qui n’avez pas vendu votre conscience aux communautarismes qui balkanisent la nation, qui ne vous faites pas les complices des islamistes par veulerie clientéliste et n’avez pas sur les mains le sang de Samuel Paty et de Dominique Bernard, qui avez encore à cœur, comme vos illustres aînés, de défendre la nation, le peuple, la laïcité, la souveraineté, la République… vous êtes les bienvenus.

Cincinnatus, 26 février 2024


[1] Petit morceau d’un florilège de discours, prononcés à des dates différentes, produit par l’Assemblée nationale. La lecture, dans leur intégralité, de tous ces échanges devrait être imposée à l’ensemble de la classe politique actuelle !

[2] M. Delafosse, par exemple, pourtant républicain impeccable sur les questions de laïcité et qui aurait sans doute fait un bon ministre, est en train de faire subir à Montpellier, ville que je connais bien et qui m’est particulièrement chère, la même chose qu’Hidalgo à Paris. À quand un #SaccageMontpellier ?

Publié par

Cincinnatus

Moraliste (presque) pas moralisateur, misanthrope humaniste, républicain râleur, universaliste lucide, défenseur de causes perdues et de la laïcité, je laisse dans ces carnets les traces de mes réflexions : philosophie, politique, actualité, culture…

11 réflexions au sujet de “Petite missive adressée à mes amis socialistes”

  1. Belle critique, de gauche, de la gauche.
    Mais j’irais plus loin : le vers n’est pas dans le fruit, il est, je le conçois de plus en plus, dans la graine.

    J’en veux pour preuve d’abord les horreurs de la Révolution, puis les constants massacres qui accompagnèrent tous les régimes communistes et la conversion de tant de responsables socialistes au régime de Vichy.
    J’ajoute ensuite la ruine délibérée -via Bourdieu et ses épigones- de l’instruction en 88-89 (j’étais prof depuis 87) et celle de l’hôpital (j’avais été infirmière auparavant) ; ou encore le parti-pris pour les bourreaux et non pour les victimes, ainsi que le discours odieux contre les policiers. J’ajoute à ma liste l’adhésion actuelle au wokisme antisémite et racialiste, où le savoir accumulé depuis la Grèce d’Homère est censé se résumer au « pouvoir mâle et blanc ».
    Additionnons encore l’abandon -bientôt légal- des malades : on affirme que l’euthanasie donnera une « mort digne » à ces ´sous-êtres indignes’ qu’ils sont censés être devenus. Ajoutons l’IVG banalisée et jusqu’au terme. Ou l’adhésion aux déconstructions multiples qui aboutissent à brûler des livres, à couper des verges et des seins et à abrutir d’hormones des personnes qui auraient seulement besoin de soins. Enfin, citons la promotion d’une consommation frénétique appelée « bonheur » et, enmêmetemps, d’une austérité contre la paysannerie mais « pour la planète ». Etc.

    Je fus bêtement d’extrême gauche. Puis de gauche. Je me mis à à douter en 88, écrivis un article qu’à gauche on refusa malgré l’appui du délicieux R. REDEKER.

    Et depuis, rien de ce que promeuvent extrême gauche, gauche, centre et beaucoup de LR ne me donne d’espoir. Une figure se détache toutefois : l’auteur des Déshérités et de Demeure, dont le dernier livre est justement Espérer.

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  2. Bonjour,

    Je n’ai jamais adhéré à un parti quel qu’il soit, non par manque de convictions mais justement à cause d’elles. Il se trouve que toutes ne rentrent pas dans les mêmes cases.
    Ce qui fait dire à mes amis « de gauche » que je suis « de droite ». Ce dont je me soucie comme d’une guigne, et qui a entraîné des votes divers de ma part…

    Mon paternel était gaulliste et à quitté le mouvement (terme plus approprié que parti) quand Chirac a fait voter Giscard, ce qui ne nous rajeuni pas.
    Je dois tenir de lui, de mon père pas de Chirac.

    Chaque fois que je lis un, mot, une parole de Clémenceau, il me parle, pour Jaurès je ne sais pas, je n’en sais que ce qu’on m’en dit autrement dit rien ou si peu, ah si en 79 (Je crois) je suis « tombé en amour » pour la chanson de Brel, mais bon j’étais tombé en amour pour Brel bien plus tôt…

    Pour De Gaulle c’est pareil que pour Clémenceau, souvent ils me transportent même si parfois je ne les approuve pas.

    Et ce que je n’aime pas c’est qu’on leur fasse prendre des positions sur des sujets actuels que par définition ils n’ont jamais connus.
    Prenons de gaulle, le souverainiste… Il a prononcé un discours à Alger où il parle de la fin de la guerre, de la nécessaire réconciliation avec l’Allemagne et il pense à l’Europe des états pas à l’Europe fédérale… et pourtant dans le même discours il esquisse la possibilité qu’il remet toutefois à une date ultérieure (c’est un discours de 43 ou 44 je ne sais plus – on voit là que mes sources sont précises!).

    Que penserait-il de l’Europe aujourd’hui, je n’en sais rien.
    Serait-il encore souverainiste, je ne les sais pas davantage.
    Moi je ne le suis pas. Mais il ne tiendrait sans doute pas compte de mon avis.

    Tandis que moi j’en suis encore à écouter ses arguments en les partageant de moins en moins sur ce point.
    La grandeur de la France, parce que je pense qu’il y en a une, ne tient pas à ce que l’Europe soit fédérale ou pas, elle tient aux français, à eux seuls.

    Et dans vos propos (ici ou ailleurs) je discerne malgré quelques lassitudes cette petite flamme… celle qui « qui ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».
    J’en suis ravi!

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  3. Espérons que la France pourra se permettre d’essayer une organisation politique – qui depuis son commencement n’a pas même seulement des résultats moroses, mais carrément affiche haut et clair la seule et unique détermination de ruiner économiquement, socialement, culturellement, rationnellement son peuple et son pays – sans rejoindre la grande liste des peuples qui cessèrent d’exister et dont on a plus aucun souvenir.

    Les trois derniers siècles montreront à l’humanité du futur que l’humain sans le moindre soupçon de violence physique et de menace, avec un accès inédit à l’enseignement, avec plusieurs diplômes même parfois, pouvait perdre le plus élémentaire des sens communs et prendre collectivement des décisions que même le plus enfoui des idiots du village du XIIème siècle n’aurait pas prise. Et ce sans interruption pendant plus de trois cent ans
    Externaliser notre production de nourriture à l’étranger est quand même génial : plus besoin du réchauffement climatique pour jouir de la fin d’un avenir pour notre descendance. Si tout va bien dans le meilleur des mondes, la France disparaitra quand même par le simple fait de sa population et de ses « choix »

    Choix qui n’en sont pas car depuis le début nous n’avions pas d’alternatives : l’ensemble de l’intelligence, de l’énergie, de la détermination, de l’organisation, de la stratégie de notre pays, autrefois utilisé pour réussir à faire vivre pendant mille ans notre pays, depuis les Lumières décida et focalisa toute sa puissance dans l’unique but de faire disparaître la France. Non sa royauté millénaire, non sa culture, mais son existence même

    Les deux Empires et Monsieur Charles De Gaulle, montrent que des hommes puissants, valeureux, aimant profondément la France et voulant lui redonner toute sa gloire (ou juste de quoi survivre!!), malgré même l’adhésion du peuple (qui votait pourtant toujours avec bonheur pour les saboteurs quelques années auparavant), n’ont rien pu faire face à ce noyau pire que l’enfer métaphysique
    Analysez chaque combat, chaque idée inédite qui a fait l’Occident depuis trois cent ans. Toutes spontanées évidemment, mais toutes ne cherchant jamais au grand jamais à essayer de rendre notre pays seulement viable. C’est à dire ne cherchant pas même à ce qu’on ait une démocratie qui tienne la route !
    Or dans aucun monde un pays n’a pu, ne peut et pourra se permettre une telle folie
    Ce seul acte, qui est une omission, est pourtant fatal dans tous les cas possibles ! Le premier acte indispensable sans quoi rien ne sera, sans quoi aucune valeur ne sera rendu vivante sur terre
    Mais c’est innocent, ça nous condamna au XXème, ça fit toujours souffrir en première ligne les plus faibles, mais c’est l’homme juste qui les insuffla !
    Pendant ce temps là les Etats Unis qui sont la seule raison pour laquelle nous existons encore, sont en train d’être pareillement sabotés de l’intérieur, quand d’autres pays eux arrivent très bien à marcher et connaissent une prospérité grandiose

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  4. Bon, vous vous serez fait (un visible) plaisir à donner votre coup de pied à l’agonisant, qui n’aura d’ailleurs pas eu besoin de quiconque pour échouer, s’atomiser et entrer en agonie.

    Plus intéressante aurait pu être de la part d’un politologue informé et passionné de votre genre l’analyse des réponses de la social-démocratie en Europe, en comparaison des éventuelles réussites (ou échecs) dans le même espace politique d’alternatives plus radicalement communistes, national-souverainistes (de droite ou de gauche) illibérales, antilibérales ou anticapitalistes.

    Bien à vous.

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  5. Je reviens un mois plus tard pour constater que vous ne semblez pas avoir avancé dans votre réflexion sur les alternatives politiques à la social-démocratie (incarnée en France par le PS) pour lesquelles vous pourriez vous mobiliser ou appeler à se mobiliser, ne serait-ce que lors des prochaines (et proches) élections européennes.

    Certes, je n’ai pas fait une lecture exhaustive de votre passionnant blog, mais si jamais j’avais raté quelque page où vous auriez ouvert quelques perspectives ou exprimé quelques encouragements à tel ou tel parti engagé dans ces prochaines européennes, je vous saurai gré de me la signaler.

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      1. J’avais bien compris que vous n’aviez pas d’attachement particulier à la social-démocratie, je vous demandais juste du côté de quelle(s) alternative(s) vous pensiez pouvoir ouvrir votre chantier de reconstruction. Et j’aurais aimé profiter de votre éclairage sur les prochaines élections européennes (car, qu’on le veuille ou non, l’essentiel de notre sort se décide déjà et plus que jamais en UE). Et si le monde doit, encore et toujours, « changer de base », nous direz-vous où vous comptez trouvez vos ouvriers de la 11e heure pour la reconstruction ?

        Avec mes respects.

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