École : la tentation du privé

Une leçon de dessin, Jean Geoffroy (1895)

Cher lecteur, l’actualité me force à tremper ma plume dans la plaie tant qu’elle demeure vive. Aussi dois-je reporter la publication du deuxième épisode du feuilleton de politique-fiction qui tient toute la France en haleine depuis la semaine dernière. Je sais parfaitement la frustration qui s’empare de toi alors qu’en ouvrant ce matin ce blog tu pensais enfin trouver des réponses à toutes les questions que tu te poses : qui a tiré sur Emmanuel Macron ? ce dernier est-il en vie ? que vont faire les phares de la pensée mondiale que sont Vladimir Poutine et Bruno Le Maire ? Ne t’inquiète pas, cher lecteur, le prochain épisode de la série « Une bonne guerre ! » paraîtra lundi prochain… si tout va bien. En attendant, je t’invite à lire ce billet sur l’école qui, encore une fois, me permettra sans doute de me fâcher avec tout le monde.

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À peine nommée, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, a soulevé contre elle une polémique comme seul le sujet de l’école est capable d’en provoquer. En effet, interrogée en direct sur son choix de placer ses enfants dans la très chic école privée Stanislas, elle a répondu, d’un ton pincé, qu’elle en avait eu marre « d’un paquet d’heures pas sérieusement remplacées » et avait donc trouvé une autre solution pour que ses enfants soient « bien formés » – ce qui, semble-t-il, serait en plus un scandaleux mensonge.

Le mépris gouvernemental s’était exprimé dès la nomination d’une ministre qui, non seulement, n’a jamais démontré la moindre compétence en la matière mais qui, surtout, aura à s’occuper des Jeux olympiques et du sport en même temps© que de l’école. Après les recrutements d’enseignants en speed-dating montrant que, pour nos dirigeants politiques, n’importe qui peut être professeur, il était temps de démontrer que n’importe qui peut être ministre de l’Éducation nationale. Tout le monde a bien compris ce qu’ils pensent de l’école, des enseignants et des élèves. L’Éducation nationale est définitivement réduite à la Garderie inclusive… avec, il faut l’avouer, l’assentiment d’une grande partie de la population qui n’en a cure.

Pour ce qui concerne la « maladresse », afin de justifier le placement de ses enfants à Stanislas, la ministre met en avant la question des absences d’enseignants. Ce marronnier qui alimente depuis bien longtemps le profbashing, c’est-à-dire la diffamation des enseignants perçus comme des fainéants toujours absents, est en réalité un faux problème… qui en masque un autre, réel et que les familles connaissent bien. Un faux problème, d’abord, puisque les enseignants sont moins absents que les autres fonctionnaires, eux-mêmes moins absents que les salariés du privé : la proportion d’absentéisme s’élevant respectivement à 2,6 %, 3,2 % et 3,9 %, selon les chiffres de la Direction générale de l’Administration et de la Fonction publique.

La perception de l’opinion publique est biaisée en raison d’un effet loupe : l’absence d’un salarié d’une entreprise peut avoir des conséquences sur ses collègues, éventuellement sur des clients ou des fournisseurs, mais sa visibilité est sans aucune mesure avec celle d’un enseignant, d’autant plus dans le secondaire – l’absence d’un professeur en collège, avec quatre classe de trente-cinq élèves, est immédiatement visible (et jugée) par cent quarante familles. Les enseignants ont bien le droit d’être malades, d’avoir un enfant ou de perdre un proche, ce que beaucoup de parents consuméristes et d’adeptes du café du commerce et des réseaux dits sociaux feignent d’oublier !

En revanche, le problème auquel sont confrontées les familles est celui du système de remplacement, devenu exsangue. Le vivier de remplaçants est bien trop faible (plus personne ne veut devenir prof, on se demande pourquoi !) et le ministère considère que du moment qu’il y a un adulte devant une classe, tout le monde doit s’estimer heureux. Dans ces circonstances, la colère des enseignants, des élèves et des parents est bien légitime.

Cette colère ne peut toutefois en aucun cas s’exprimer comme elle l’a été par la ministre qui s’est contentée, pour se justifier, de mentir et de reprendre à son compte les insultes habituelles contre les enseignants. Une ministre ne devrait pas dire ça ! D’autant plus que Stanislas, l’école où sont scolarisés ses enfants, n’est pas n’importe quelle école privée. Établissement régulièrement à la une de l’actualité, il incarne l’entre-soi des ghettos de très-riches qui choisissent volontairement de se couper du reste de la nation. Le mépris pour l’école publique et pour les professeurs suintait des propos de celle qui a la charge de les défendre. Elle aurait pu se servir de la question pour la retourner, façon judo, et montrer qu’elle avait conscience des difficultés et souffrances de l’école publique et qu’elle avait bien l’intention d’y remédier. Quel dommage qu’elle n’ait pas saisi l’opportunité qui lui était offerte pour présenter un diagnostic et un programme. Sans doute est-ce trop lui demander.

Dans un billet intitulé « L’effondrement de l’instruction », j’ai précisément détaillé tout ce qui fait que l’école publique est dans un état catastrophique et, surtout, ce que nous, gouvernement, ministère, administration, enseignants, parents, médias, citoyens… devons faire collectivement pour y remédier : rendre à l’école sa vocation – la transmission des savoirs –, remettre au service de cette vocation toute la chaîne hiérarchique depuis les chefs d’établissements jusqu’au ministre avec une mention spéciale aux différents échelons des inspections d’académie et des rectorats, refondre complètement les corps d’inspection où ne doivent exercer que des enseignants chevronnés ayant fait leurs preuves, mettre fin au « pas de vague », soutenir les professeurs, revaloriser leur image et réinstituer les maîtres comme figures d’autorité – autorité liée à la maîtrise de leur discipline –, les protéger réellement contre les menaces qui pèsent sur eux (pensées pour Dominique Bernard et Samuel Paty), revaloriser leur traitement en doublant (au moins) leur rémunération, procéder à des recrutements massifs, attirer les meilleurs dans chaque discipline alors qu’aujourd’hui sont admis aux concours des personnes qui ne maîtrisent pas même les notions les plus élémentaires des matières qu’ils vont devoir enseigner, revoir complètement la formation des nouveaux enseignants, imposer des tutorats d’au moins deux fois un an pour tous les reçus aux concours avec des enseignants choisis en fonction de leur ancienneté et de leurs états de services, en finir avec les décharges syndicales, les « innovations pédagogiques » crétines et les projets inconsistants, de même qu’avec la « bienveillance », minable cache-sexe d’une démagogie mortelle pour l’école et criminelle pour les élèves, débarrasser les syndicats d’enseignants des syndicalistes qui préfèrent leur carrière et leur idéologie à l’intérêt général et, plutôt que de défendre les bons professeurs, les harcèlent, tourner définitivement la page des délires pédagogistes et chasser toute forme d’entrisme idéologique, fermer l’école à la société, aux associations diverses et aux parents d’élèves qui n’ont rien à y faire, supprimer les subventions aux associations et fédérations de parents qui sapent l’école depuis quatre décennies et attaquent frontalement le enseignants et la laïcité, rompre avec le consumérisme scolaire – l’école n’est pas une entreprise qui fournit un service en échange du versement des impôts, ce n’est même pas un service public, c’est une institution ! –, rendre aux enseignants le dernier mot sur les redoublements, limiter les effectifs dans les classes, définir des programmes clairs et exigeants, centrés sur les disciplines, doter lesdites disciplines de suffisamment d’heures prises sur les « heures de rien » qui prolifèrent et doivent disparaître complètement, imposer une exigence réelle sur les savoirs et les comportements, donner les moyens nécessaires pour lutter contre le harcèlement scolaire et appliquer en matière de discipline une « tolérance zéro » qui n’est fasciste que dans l’esprit des démagogues et des complices des brutes harceleuses, évaluer sincèrement les connaissances des élèves et donc détruire cette école-Potemkine qui fait passer des analphabètes pour des génies, cesser d’instrumentaliser la médecine en créant de toutes pièces une épidémie de troubles divers – dys-machin et autres HPI – qui ravage l’école et détruit les enfants qui en sont véritablement atteints – la plupart des « diagnostiqués » sont juste des enfants mal élevés dont les parents, responsables de leurs comportements inadmissibles, alimentent un juteux business –, assurer un véritable système de remplacement avec garantie de la continuité pédagogique, refondre la carte scolaire en y intégrant le privé, abroger toutes les subventions au privé par le public afin que les parents qui choisissent le premier en assument le véritable coût et que l’État n’enrichisse plus la concurrence déloyale, etc. On le voit, la liste de ce qu’il faudrait faire est longue !

Et il n’est guère étonnant que, même parmi les parents les plus laïques, les plus républicains, beaucoup se posent légitimement des questions pour leurs enfants. Moi-même, dont l’engagement pour l’école républicaine n’est, je pense, plus à démontrer, je vis ce que vivent des centaines de milliers d’autres parents et je reconnais sans honte m’interroger très sérieusement sur la scolarisation de ma fille. Et je me renseigne en ce moment-même sur les établissements privés de mon quartier pour, peut-être, l’y inscrire.

Ma fille est en CP cette année, dans une plutôt bonne école de quartier, ni exceptionnelle ni particulièrement difficile. Son institutrice a déjà été beaucoup absente pour raisons personnelles et n’a été en classe qu’environ six semaines depuis la rentrée de septembre. Que les choses soient bien claires : elle a tout à fait le droit d’être absente et il est hors de question de lui reprocher quoi que ce soit ! Encore une fois, le vrai problème est celui du non remplacement ou des remplacements perlés. Pour le ministère, nous devrions nous estimer heureux du moment qu’il y a un adulte en classe… peu importe ce que fait l’adulte en question. En ce moment, la classe de ma fille en est encore à apprendre à lire le son [d]… pour la quatrième fois.

Et même quand l’enseignante est présente, le niveau est très inquiétant. En effet, on ne peut s’empêcher de comparer avec l’enseignement que nous avons nous-mêmes reçu au même âge… et qui n’a rien à voir. Dans ma classe de CP d’une petite école de province qui n’avait rien d’élitiste ni de « privilégié », nous savions tous lire à Noël, sauf un camarade qui avait de grandes difficultés. À la fin de l’année, nous sommes tous passés en CE1, sauf lui, non pas pour le punir mais parce que l’institutrice jugeait qu’il ne pourrait pas s’en sortir s’il passait. Il a donc redoublé et, l’année suivante, il a réussi à apprendre à lire, avec la même institutrice. Que tous les enfants sachent lire à la fin du CP était alors considéré comme normal et une obligation pour passer en CE1. Une phrase prononcée lors de la rencontre traditionnelle avec les parents en début d’année dans l’école de ma fille m’a glacé : « l’apprentissage de la lecture se fait jusqu’au CM2, c’est normal que des enfants ne sachent pas encore lire correctement jusque là ».

Que l’on ne vienne pas me rétorquer que « les programmes ont changé », et autres billevesées pour se rassurer. Les niveaux en lecture, en mathématiques, en histoire… ont à ce point chuté, tant en primaire qu’au collège et au lycée, que les discours démagogiques n’ont plus aucune prise. Je ne mets pas ma fille à la Garderie inclusive mais à l’Éducation nationale – et je préfère encore le vieux terme ô combien réac et fascisant aux yeux des assassins de l’école, d’Instruction publique. Elle va à l’école pour être instruite.

Bonne élève, ma fille termine souvent les exercices (qu’elle juge elle-même « trop faciles ») parmi les premiers. Que fait-elle alors ? Elle doit poser ses bras sur sa table et sa tête sur ses bras et attendre. Le soir, elle me répète : « moi j’aimerais travailler ou prendre un livre et le lire mais pourquoi je n’ai pas le droit ? » Elle n’en peut plus. Et moi non plus. Elle a la chance d’avoir des parents qui peuvent l’aider, la stimuler, l’accompagner, répondre à ses demandes et à sa curiosité. Mais pour tous les enfants qui n’ont pas cette chance, le piège est terrible. La promesse de la méritocratie républicaine, qui est l’essence même de l’école comme émancipation, est trahie.

Quant à la discipline, chaque nouveau remplaçant passe ses premières journées (quand il en a plusieurs !) à essayer d’éteindre le chahut et d’instaurer le calme, avec plus ou moins de succès. Pour ce faire, à plusieurs reprises, ma fille, assise devant avec ses copines qui, comme elle, essaient de suivre et d’apprendre quelque chose, a dû échanger sa place avec un enfant turbulent… sans que l’enseignant ne se soucie de ce qui se passait ensuite. Résultat : à chaque fois, le brouhaha a gagné toute la classe, l’enfant déplacé a empêché les autres de suivre et ma fille n’a pas pu travailler tranquillement. Elle m’a même demandé pourquoi on l’avait punie d’être sage !

Pendant ce temps, à l’école primaire privée où va une de ses copines juste à côté, tous les enfants savent lire depuis décembre. Chaque jour, ils lisent tous en classe une histoire, chaque enfant lisant deux lignes à son tour. Ils apprennent une nouvelle récitation (poésie, fable…) toutes les semaines et tous les enfants sont régulièrement interrogés. Ils maîtrisent déjà parfaitement les additions. Et ils ont même des cours d’histoire – ce que ma fille n’a encore jamais eu depuis le début de l’année. Et les enfants ne sont pas malheureux, ne rechignent pas, s’en portent même très bien. Comble de l’horreur fasciste : on leur apprend à se lever quand un adulte entre dans la classe et à attendre qu’on leur dise de s’asseoir. Il n’y a là aucun « élitisme » : c’est exactement l’instruction et l’éducation que j’ai reçues à leur âge, dans ma petite école primaire publique de province, dont les instituteurs étaient, alors, militants au PS ou au PCF.

Comment, dans ces circonstances, ne pas se poser de questions ? Le problème ne vient pas des enseignants : j’ai tendance à penser que ceux du public sont dans l’ensemble meilleurs, de par les concours qu’ils passent, que ceux du privés – même si l’effondrement du niveau des concours n’est guère rassurant. Le problème est bien plus large, comme j’ai essayé de le montrer au début de ce billet.

Comment, donc, ne pas se poser de questions ? Le directeur de l’école de ma fille, atypique dans le milieu des personnels de direction dans la mesure où il a été longtemps enseignant et ne se considère donc pas comme un manageur du « pas de vague », nous a lui-même dit, la mort dans l’âme, qu’il comprendrait très bien que nous choisissions de partir.

Comment, ainsi, ne pas se poser de questions ? Je refuse les accusations en hypocrisie. De même, je rejette cette phrase insupportable, prononcée en clignant de l’œil comme le font les derniers hommes du Zarathoustra : « d’abord on a des principes, ensuite on a des enfants ». Comme si les principes n’étaient que des faux-semblants, comme si primait toujours le « réalisme », ce « bon sens des salauds », comme l’appelle très justement Bernanos. On peut parfaitement être fidèle à ses principes et tout faire pour offrir ce qu’on juge le meilleur à ses enfants.

Je comprends très bien le désarroi de parents, dont les enfants vivent des situations bien plus graves que celle de ma fille, qui s’interrogent et finissent par choisir, à tort ou à raison, une autre voie.

La promesse méritocratique de l’école républicaine était d’offrir aux enfants de prolétaires l’instruction que recevaient les enfants de bourgeois. Malgré tous les efforts des enseignants, malgré leur abnégation, aujourd’hui, bien trop souvent, l’école publique n’offre plus, ni aux uns ni aux autres, un enseignement digne. Les plus riches trouvent facilement les réseaux nécessaires pour garder leurs mômes dans un confortable entre-soi qui creuse chaque jour un peu plus le fossé qui les sépare du reste de la nation. La fracture se fait entre les plus fortunés d’un côté, et le reste du peuple, classes populaires, moyennes, petite bourgeoisie et même une bonne partie de ce que certains considèreraient comme bourgeoisie (on est toujours le bourgeois de quelqu’un, quel que soit son compte en banque). Sauf pour cette caste des plus fortunés qui veulent se protéger d’un peuple qu’ils méprisent, le choix du privé ne relève pas d’une volonté d’entre-soi. Parce qu’à l’intérieur de ce peuple, ceux qui ont la chance de pouvoir donner à leurs enfants le plus de chances possibles, font ce qu’ils peuvent – même des prolos, même des athées, des musulmans ou des bouddhistes qui choisissent le privé catholique (et je ne parle même pas de nos compatriotes juifs qui, pour protéger leurs enfants de l’antisémitisme qui gangrène notre société et bien des écoles, n’ont d’autre choix que de les inscrire dans le privé confessionnel). Nous sommes, entre autres, la coagulation de nos contradictions – et ces contradictions-là sont très humaines.

En revanche, ceux qui sacrifient leurs enfants sur l’autel de leurs principes sont parfaitement méprisables.

Alors, comme d’autres, j’essaie de faire au mieux. Ou au moins mal. Je suis de près ce que fait ma fille. Je me renseigne. J’envisage toutes les possibilités. Y compris d’inscrire ma fille dans une école privée. Non pas pour l’enfermer dans un entre-soi que je condamne. Et certainement pas par plaisir. Vous vous fichez pas mal que cette perspective m’empêche de dormir – et vous avez bien raison. Mais que l’on ne vienne pas me donner des leçons de moraline.

Tous les enfants de France, à l’école publique, devraient recevoir une instruction du même niveau que celle dont bénéficient les enfants de la ministre à Stanislas. C’est ça, la méritocratie, c’est ça l’école de la République. Ça, par exemple, la ministre aurait pu le dire.

Cincinnatus, 15 janvier 2024

Publié par

Cincinnatus

Moraliste (presque) pas moralisateur, misanthrope humaniste, républicain râleur, universaliste lucide, défenseur de causes perdues et de la laïcité, je laisse dans ces carnets les traces de mes réflexions : philosophie, politique, actualité, culture…

4 réflexions au sujet de “École : la tentation du privé”

  1. Pa de regrets de n’avoir pas eu la livraison du deuxième épisode! Et quelles que soient les affres sur le sort de l’inscription, ou pas, de votre fille dans une école privée, dormez bien car nul ne saurait mettre en cause vos engagements dont témoigne votre blog.
    « ..ceux qui sacrifient leurs enfants sur l’autel de leurs principes sont parfaitement méprisables. »

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  2. Votre article est intéressant, c’est la première fois que je lis votre blog.

    Toutefois, avec votre permission, j’aimerais apporter quelques nuances à certains aspects abordés dans votre texte.

    Vous mentionnez que « Les plus riches trouvent facilement les réseaux nécessaires pour garder leurs mômes dans un confortable entre-soi ». « D’autant plus que Stanislas, l’école où sont scolarisés ses enfants, n’est pas n’importe quelle école privée. Établissement régulièrement à la une de l’actualité, il incarne l’entre-soi des ghettos de très-riches qui choisissent volontairement de se couper du reste de la nation. »

    Le coût des établissements privés comme Stanislas, que vous citez, ne me semble pas prohibitif au point d’empêcher la mixité sociale.

    Avec un forfait annuel de 2 561 € au lycée Stanislas, cela reste accessible à un segment assez large de la population.

    En 2018, Amélie Oudéa-Castéra percevait une rémunération de 1,4 million d’euros par an. Son mari gagne probablement un montant similaire, voire supérieur (président-directeur général de la Société générale de 2008 à 2023 et président de Sanofi depuis mai 2023).

    Ce niveau de revenu n’est pas représentatif de la majorité des familles françaises mais justement : celui prêt à payer 213 €/mois pour son enfant peut lui offrir un nivellement par le haut.

    Il est souvent rappelé dans la presse écrite que Stanislas est conservateur, moins qu’il représente l’excellence scolaire : en 2023, 100 % des élèves ont décroché une mention dont 57,9 % de mention TB et seulement 1,7 % de mention AB.

    L’accès aux meilleures écoles, qu’elles soient publiques ou privées, est avant tout influencé par la localisation géographique. Amélie Oudéa-Castéra aurait très bien pu mettre son enfant dans les meilleures écoles publiques de Paris : elle est dans l’un des quartiers les plus huppés de la planète, pas perdue à la campagne !

    « Une phrase prononcée lors de la rencontre traditionnelle avec les parents en début d’année dans l’école de ma fille m’a glacé : « l’apprentissage de la lecture se fait jusqu’au CM2, c’est normal que des enfants ne sachent pas encore lire correctement jusque là ». »

    Toutes les écoles publiques ne se valent pas : certaines offrent des programmes enrichis, comme l’enseignement bilingue, tandis que d’autres se concentrent sur les acquis fondamentaux. Explorer d’autres options scolaires pourrait être bénéfique pour votre enfant.

    Cette polémique sur le privé est l’arbre qui cache la forêt : la carte scolaire joue un rôle majeur dans la répartition des opportunités éducatives.

    En cette année 2024, tous mes vœux de réussite pour votre fille.

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