
La fin d’une civilisation, c’est d’abord la prostitution de son vocabulaire.
Romain Gary, Europa
La fin d’une civilisation, c’est d’abord la prostitution de son vocabulaire.
Romain Gary, Europa
Plus de deux mois. Plus de deux mois que l’étudiante de 22 ans Mahsa Amini a été assassinée par la police des mœurs iranienne. Plus de deux mois que les Iraniennes retirent leurs foulards, geste en apparence si simple qui a entraîné la mort de dizaines, de centaines d’entre elles. Plus de deux mois que le peuple iranien, femmes en tête, se soulève [1].
Lire la suite…Un chagrin français. « Populisme », « progressisme », « vivre-ensemble ». Ces mots qui enferment, Anne Rosencher, Éditions de l’Observatoire, 2022.
Le livre en deux mots
La journaliste Anne Rosencher est une grande républicaine. Ses éditoriaux dans L’Express, pleins de justesse et de justice, le prouvent à chaque fois. Elle en a rassemblé quelques-uns, soigneusement triés, pour composer ce très beau livre, publié en début d’année. Un chagrin français s’attaque à trois expressions qui nous empoisonnent : « populisme », « progressisme » et « vivre-ensemble » appartiennent à cette novlangue qui vide les mots de leur sens et l’esprit de la pensée. Lire la suite…
Je suis infertile. Pour donner naissance à ma fille, nous avons dû passer par un long et difficile parcours d’aide médicalisée à la procréation (AMP) – j’ai déjà raconté tout cela [1]…
Mais, aujourd’hui, j’ai décidé de sortir du silence auquel le système me contraint afin de m’élever publiquement contre l’infertilophobie.
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La campagne
La campagne pour le premier tour fut spectrale. Exclusivement animée par les outsiders, les deux principaux candidats ont délibérément choisi de la snober en refusant le débat afin de verrouiller leur « qualification » [1] pour le second tour. Dans un parfait numéro de duettistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont confisqué l’élection. L’espace public n’a bruit que de polémiques médiocres et de buzz infantile.
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Troisième et dernier billet d’entomologie-très-scientifique-des-idéologies-contemporaines-et-de-leurs-représentants-idéaux-typiques : après les identitaires et les néolibéraux, il est temps de se pencher sur quelques spécimens de la famille républicaine.
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Enseigner le fait religieux à l’école : une erreur politique ?, Aline Girard, préface de Catherine Kintzler, éd. Minerve, 2021.
Le livre en deux mots
L’idée d’enseigner le « fait religieux » à l’école ne semble déranger personne. Et pourtant elle devrait ! Lire la suite…
Les Nostalgériades : Nostalgie, Algérie, Jérémiades, Fatiha Agag-Boudjahlat, éd. du Cerf, 2021.
Le livre en deux mots
J’ai déjà dit tout le bien que je pense de Fatiha Agag-Boudjahlat lorsque j’ai parlé de son ouvrage Le grand détournement en 2017. L’affection que je porte à cette enseignante passionnée par son métier et par ses élèves, à cette militante universaliste, à cette républicaine exigeante… n’a pas diminué depuis. Quel plaisir, donc, de se plonger dans son dernier opus ! Lire la suite…
Je suis le prix de votre liberté, Mila, Grasset, 2021.
Le livre en deux mots
Depuis deux ans, Mila est menacée de mort. Elle a 18 ans. Tout le monde pense connaître « l’affaire Mila », tant elle a été médiatisée. Dans ce livre, la victime expose les faits et la manière dont elle a vécu – et vit encore – leurs conséquences. Lire la suite…
Autoproclamés représentants de minorités supposément opprimées, néoféministes intersectionnels, porte-étendards de conceptions très particulières de la justice, fanatiques « éveillés » (« woke » dans la langue originelle de ce produit d’importation) aux discriminations réelles ou imaginaires… médias et réseaux dits sociaux vivent au rythme de leurs oukases et fatwas. Les Fouquier-Tinville de bac à sable ne supportent aucune restriction à leurs caprices, aucun frein à leurs libertés – quoiqu’ils n’aient pas la moindre idée de ce que signifie ce mot. Ils hurlent à la dictature et au complot contre la jeunesse lorsque des mesures prophylactiques sont adoptées pour protéger la population. Ils combattent la grammaire et censurent la culture au nom d’un féminisme dévoyé et d’un « antiracisme » racialiste. Ils brisent des enseignants et mettent des vies en danger pour complaire aux pires archaïsmes religieux. Tous les prétextes sont bons pour lancer des campagnes dans lesquelles les revendications, pleurnicheries et mises au pilori se mélangent dans un tourbillon de violence et de haine.
Sommaire :
La justice victime du déballage médiatique
Une crise d’adolescence collective
Un puritanisme étouffant