Misère de l’économicisme : 4. Feu sur l’État

LeviathanLe Realissimum de Voegelin, l’idée au cœur de l’idéologie, prend chez les néolibéraux la forme de cette croyance aveugle en la toute-puissance bienfaisante des marchés qui se double nécessairement d’une haine viscérale à l’encontre de tout ce qui pourrait la restreindre – au premier chef : l’État. Le « monstre froid » nietzschéen devient, dans l’eschatologie néolibérale, non plus Léviathan mais Satan lui-même : l’incarnation de l’Ennemi. À les entendre, tous les vices du capitalisme contemporain ne peuvent en aucun cas découler de l’application de leur idéologie ploutocratique mais seulement de ce dinosaure archaïque non soumis à la loi universelle de la « main invisible ». La pensée et les discours néolibéraux commandent une action entièrement tournée vers la « libération des marchés », c’est-à-dire concrètement vers la destruction consciente et volontaire de l’État et des services publics, entraves insupportables à la « liberté d’entreprendre » et autre « concurrence libre et non faussée » – dont on a vu combien elle était en réalité non libre et faussée [1].

Haine de l’État, séduction du marché

L’idéologie néolibérale imposant pour seul criterium de l’action l’efficacité, conçue en termes économiques, contre toute justice, les activités par nature non rentables ne peuvent être jugées qu’inutiles. D’où le mépris cinglant opposé aux fonctionnaires en général et aux profs et chercheurs en particulier [2], l’obsession ahurissante envers le statut des intermittents, la criminalisation morale des chômeurs et autres fracassés de la vie renvoyés à un fantasmatique « assistanat » insultant et ostracisant, etc. La glorification des « gagnants » s’accompagne d’un impitoyable vae victis englobant tous ceux qui ne peuvent pas faire la preuve qu’ils rapportent. Le simplisme d’une telle idéologie ne la rend que plus puissante : faire passer des opinions pour des faits en assénant des phrases toutes faites permet de court-circuiter la pensée. Ainsi gobe-t-on volontiers que « les profits d’aujourd’hui sont les emplois de demain », que « l’État est par essence un gestionnaire incompétent et impécunieux », que « les fonctionnaires sont des boulets pour l’économie, improductifs et fainéants », que « les aides sociales sont une charge qui ne conduit qu’à conforter des flemmards dans l’assistanat », etc. Les esprits contemporains sont imprégnés de ces idées fausses mais d’autant plus séduisantes qu’elles promettent un enrichissement certain pour demain et, surtout, qu’elles servent sur un plateau les boucs-émissaires les plus faciles à sacrifier dès aujourd’hui – il est en effet toujours délectable de se venger de sa propre faiblesse sur plus faible que soi ou de blâmer l’autre de ses propres vices.

La vision binaire au cœur de l’idéologie néolibérale oppose donc les marchés du côté du Bien et l’État de celui du Mal. On ne peut que louer le sens de la mesure de ces thuriféraires de la liberté (y compris d’opinion) qui n’hésitent pas à traiter l’autre de « stalinien » dès lors qu’il ose prendre la défense des services publics lorsque ceux-ci sont péremptoirement qualifiés de coûteux et inutiles [3]. Certes, tout groupe n’entend que ce qu’il peut et filtre ou déforme tout ce qui ne correspond pas exactement à son idéologie. Rappelons toutefois qu’il demeure possible de plaider pour un rôle actif de l’État dans l’économie et la société sans être pour autant un bolchevik qui, le couteau entre les dents, pourfend la propriété privée et prône la collectivisation des moyens de production. Plus sérieusement, ces accusations outrancières qui nient toute nuance, qui assimilent l’État républicain à l’État fasciste ou soviétique et qui plaquent sur l’adversaire une radicalité mensongère, relèvent d’une stratégie de diabolisation éculée mais toujours efficace. À les entendre, souhaiter préserver le modèle français de sécurité sociale, c’est vouloir faire de la France un nouveau Venezuela ; défendre les services publics, c’est être nostalgique de l’URSS. Horresco referens ! Les équations-baïonnettes ont beau être en carton, elles suffisent à effrayer le crédule, ainsi bien préparé à acheter la camelote que les gentils « remparts de la démocratie » s’empressent de lui vendre.

L’amalgame entre démocratie et néolibéralisme qu’opèrent hardiment les plus acharnés promoteurs de cette idéologie semble fonctionner comme un de ces packages conçus par les plus brillants cerveaux du marketing. L’argument selon lequel contredire le second revient à être un ennemi de la première relève du sophisme de génie. Car c’est en vertu de ce principe que l’on se débarrasse en un tour de bonneteau magistral de la souveraineté nationale sous les applaudissements généraux [4]. Conformément aux dogmes du néolibéralisme – sous les traits de son avatar germanique ordolibéral –, la souveraineté nationale s’efface à mesure que les lieux de son expression, institutions démocratiques du triptyque français traditionnel commune-département-État, pris en tenaille, disparaissent au profit des nouveaux échelons technocratiques intercommunalité-grande région-union européenne.

Technocratisation territoriale

Le transfert de prérogatives de plus en plus importantes aux intercommunalités dénuées de toute légitimité démocratique prive les communes de leur pouvoir, sous prétexte que 36 000, ce serait beaucoup trop en comparaison de nos « voisins-et-néanmoins-amis ». Les démissions de nombre de maires de petites communes, dont le travail souvent aussi exemplaire qu’ingrat est consciencieusement saboté, devraient alarmer tout citoyen et tout responsable politique. Alors que des territoires entiers sont abandonnés des pouvoirs publics et livrés aux mafias identitaires, l’échelon le plus proche des préoccupations quotidiennes des individus, le plus démocratique, celui auquel les citoyens sont le plus attachés, celui où devraient se concentrer les moyens pour lutter contre les relégations culturelles, sociales et économiques, est dépecé par des regroupements ineptes conçus selon des logiques comptables ou relevant de l’ego hypertrophié de petits barons locaux.

Le département, invention révolutionnaire donc suspecte, représente un niveau administratif et politique cohérent et que les citoyens se sont appropriés avec bonheur. On ne s’étendra pas sur les jeux surannés qui faisaient la joie des familles en partance pour les vacances, lorsque les deux derniers chiffres des plaques d’immatriculation constituaient autant de devinettes et ouvraient l’esprit à la géographie nationale. La connaissance sensible de la géographie française n’a plus aucun intérêt à l’heure de google maps et la nostalgie, ringardisée, ne peut servir d’argument que pour les poètes – autrement dit pour les inutiles. Plus prosaïquement, le périmètre territorial représenté par le département demeure une échelle pertinente et efficace pour les actions ciblées, autant qu’un interlocuteur clairement identifié et suffisamment proche des citoyens. Et pourtant sa suppression pure et simple est régulièrement annoncée dans les rapports rédigés par les petits gris de Bercy.

Ceux-ci, en accord avec leurs semblables de Berlin et Bruxelles, privilégient en effet les régions, récemment redécoupées pour ressembler artificiellement aux Länder germaniques. Que ces derniers n’aient strictement rien à voir avec nos régions, qu’ils recouvrent des réalités économiques, territoriales, géographiques, historiques et démographiques extrêmement disparates en Allemagne, tout cela ne semble pas avoir effleuré les esprits bornés qui ont présidé à ces regroupements absurdes. Ce raisonnement déraisonnable fait fi de l’histoire, de la géographie et de la culture pour ne prendre en compte que l’idée folle selon laquelle tout est nécessairement mieux ailleurs et qu’il faut donc copier l’autre en tout. Cette haine de soi relève certainement bien plus de la psychanalyse que de l’économie politique.

Les obsédés des NUTS [5] ont-il seulement pensé aux administrés ou élus locaux des montagnes du Haut-Doubs qui doivent se déplacer à Dijon pour une réunion vespérale ? Ont-ils réfléchi à la logique territoriale de l’alliance Auvergne-Rhône-Alpes ? Non que toutes les version précédentes de ces collectivités territoriales présentassent une cohérence intrinsèque indiscutable ou ne suscitassent l’engouement de leurs habitants… mais la dernière réforme assume parfaitement que le seul principe qui préside à la constitution de ces entités est celui de la concurrence économique intraeuropéenne. L’État se retrouve enserré entre d’une part des régions boursouflées aux mains de petits seigneurs médiocres régnant sur une cour vassalisée selon une logique de reféodalisation territoriale qui encourage corruption et clientélisme ; et d’autre part les institutions d’une Union européenne qui enterrent méthodiquement l’idéal européen sous l’idéologie néolibérale mortifère. Dans l’étau, c’est l’intérêt général qui étouffe.

À mort les services publics

Et ceux qui ont choisi de servir l’intérêt général au quotidien sont les premiers à suffoquer. Au délabrement de leurs conditions d’exercice, aux restrictions budgétaires qui rendent chaque jour plus difficile l’exercice de leurs métiers, à la baisse continue depuis plus de dix ans de leur pouvoir d’achat par la mesure inique de gel du point d’indice qui, avec l’augmentation des cotisations, revient à une diminution nette de leur rémunération, s’ajoute la déconsidération générale qui accompagne la politique de boucs-émissaires de l’idéologie néolibérale. Improductifs, fainéants, inefficaces, poids morts de l’économie aux crochets des vrais actifs… les qualifications ordurières et injustes émaillent les discours des néolibéraux [6]. Jetés en pâture à la vindicte populaire comme cause évidente de tous les problèmes de la société, les fonctionnaires servent de leurre pour détourner le regard des turpitudes néolibérales.

Le néolibéralisme appliqué au monde du travail prend la forme de l’idéologie managériale ; pour le secteur public, son projet s’appelle new public management. Depuis les années 1980 où il fait des ravages dans les établissements publics britanniques et américains, ainsi que dans les institutions internationales, il est importé en France dans les décennies suivantes où il s’exprime en sigles barbares que les fonctionnaires ont appris à connaître : RGPP, MAP, LOLF… et, dernier en date, le rapport « CAP 22 » pondu par un groupe de mercenaires du capitalisme financiarisé qui ne connaissent des services publics que ce que leur idéologie leur en montre, rapport qui ne fait recycler les antiennes antiétatistes et pousse toujours plus loin la provocation antifonctionnaire. Si certains arguments des promoteurs du new public management peuvent a priori paraître séduisants ou relevant du bon sens [7], il ne s’agit que de propagande – l’objectif  restant la destruction des services publics et du modèle social issu, notamment, programme du Conseil national de la Résistance.

Le secteur public existe précisément parce que certaines activités relèvent de logiques qui échappent aux normes constitutives du secteur privé. Plus encore, tout un pan de l’activité humaine doit leur échapper. Or l’idéologie néolibérale reposant sur l’idée que le marché est le seul modèle valable pour régir les interactions humaines et sociales, l’existence d’un secteur public dont la nature même demeure intrinsèquement étrangère aux critères du marché (échanges marchands fondés sur la convertibilité de tout besoin en une quantité d’argent, recherche de la rentabilité et optimisation du profit…) devient problématique. Sans compter que l’idéologie néolibérale fait volontairement l’impasse sur l’utilité réelle des services publics, y compris selon les critères économiques qu’elle vénère : non seulement les fonctionnaires servent l’intérêt général et rendent possibles les autres activités économiques (quand ils ne permettent pas tout simplement la survie de territoires entiers), mais de par leur travail, ils participent directement à l’activité économique du pays et à la production de richesse. Prétendre qu’ils ne sont qu’un poids mort ou une charge est un mensonge économique éhonté.

Que les services publics puissent être améliorés, que le service rendu puisse l’être de façon plus efficace, que les organisation puissent devenir plus efficientes, tout cela est certain et la plupart des fonctionnaires en ont parfaitement conscience. Profondément attachés à leurs métiers, à leurs fonctions au service de l’intérêt général, ils sont lucides sur les évolutions que ceux-ci doivent subir et sont les premiers à vouloir améliorer la qualité de leur travail pour les usagers. Or c’est précisément pour cela qu’ils vivent si mal les « réformes » qui leur sont imposées et qui provoquent un violent conflit de loyauté entre les valeurs qui les animent et les objectifs qui leur sont prescrits [8]. Faire porter le débat sur le « corporatisme » des fonctionnaires, leur « mauvaise volonté » ou leur « rétivité face au changement » permet d’occulter leur combat contre une volonté systématique de détruire les services publics parce que publics [9].

En effet, par idéologie, le new public management importe les logiques managériales qui ont pourtant fait les preuves de leur inefficacité morbide dans le privé [10]. Or dans le public, la logique folle du productivisme, l’impératif de rentabilité, la conception purement comptable du monde et la volonté aveugle de « dégraisser » là où il n’y a déjà plus de muscle mais qu’on touche à l’os conduisent à ce que le service public ne puisse plus être rendu dans des conditions acceptables. La réponse est alors toute trouvée : il faut privatiser ! Stratégie cynique ? Pas seulement : il y a là une sincérité effrayante dans la haine que voue l’idéologie néolibérale aux services publics qui incarnent l’antithèse du monde qu’elle prétend bâtir.

À suivre… Misère de l’économicisme : 5. Le monde merveilleux de la modernité

Cincinnatus, 15 octobre 2018


[1] Il paraît d’ailleurs effroyable que les néolibéraux puissent compter dans leur combat contre l’État sur une certaine gauche intellectuelle imprégnée d’une tradition libertaire hélas mal digérée qui verse aujourd’hui dans l’identitarisme le plus violent. L’État, auparavant accusé de « bourgeois » se voit maintenant traité de « policier » et de « raciste ». Les identitaires sont les meilleurs alliés des néolibéraux dont ils sont l’envers de la même pièce. Ils colportent une conception différente mais tout aussi viciée de la liberté, assise sur un racialisme délirant et ô combien dangereux.

[2] À l’exception de ceux dont les travaux sont aisément convertibles en pognon, ou qui participent activement à la propagande néolibérale.

[3] Véridique. J’en profite pour remercier ces espaces de dialogue et de débat, ouverts et conviviaux, que sont les réseaux sociaux.

[4] Les accusations indécentes en nationalisme ne doivent plus leurrer personne : l’attachement à la souveraineté nationale, pas plus que le patriotisme, n’a rien à voir avec le nationalisme. Il reflète la simple volonté d’autonomie politique d’un peuple, c’est-à-dire le fondement de la démocratie. Mais c’est tellement plus facile de mentir et de diffamer à coups de « nationalisme » et d’« heures sombres de notre histoire » pour mieux faire passer la confiscation du pouvoir politique dans les mains des technocrates et des ploutocrates.

[5] Nomenclature des unités territoriales statistiques : rien à voir avec l’idée plaisante d’aller cueillir de quelconques noisettes

[6] Qui refusent d’admettre que bien des travers qu’ils reprochent aux administrations se retrouvent aussi bien dans la plupart des grandes entreprises devenues des modèles de bureaucratie kafkaïenne.

[7]

L’idée de base est que les formes de gestion des entreprises publiques et de l’État sont bureaucratiques, archaïques, coûteuses, inefficaces. Il convient donc de moderniser les administrations et les institutions à partir des postulats suivants :
– l’action publique est un coût qu’il convient de réduire, en particulier en sous-traitant au privé le maximum de tâches ;
– les services publics sont largement improductifs, il faut donc introduire une exigence d’efficience productive à tous les niveaux de l’organisation ;
– la culture client doit se substituer à la culture de l’usager ;
– la compétition en interne et la concurrence en externe sont des facteurs de stimulation et d’efficacité ;
– en conséquence, elles doivent être profondément repensées sur le modèle du management privé considéré comme moderne, performant, rentable et efficient ;
– la culture du résultat doit remplacer la culture des moyens. Les administrations sont réputées pour demander toujours plus de moyens, sans se préoccuper des résultats produits. Il faut donc inverser ces mauvaises habitudes et affecter les moyens en fonction des résultats ;
– le management par objectif doit conduire chaque employé à se préoccuper du but à atteindre plutôt que d’accroître les moyens dont il dispose ;
– la culture de l’évaluation performative doit remplacer la culture juridique du contrôle de régularité ;
– les employés des entreprises publiques cessent d’être des fonctionnaires statutaires ;
– la flexibilité et la mobilité doivent remplacer la rigidité et le conservatisme qui attachent chaque agent à son poste ;
– les promotions doivent être décidées en fonction du mérite et non plus d’une grille statutaire fondée avant tout sur l’ancienneté dans le grade ;
– la culture entrepreneuriale doit remplacer la culture hiérarchique ;
– le management par l’incitation est plus mobilisateur que l’exercice du pouvoir centré sur l’obéissance au chef et la soumission aux directives. Il faut responsabiliser chaque service et chaque agent et mettre en place un système individualisé des performances.
Les inspirateurs du New public management vont introduire la culture managériale dans les services publics, fondée sur l’approche client, la concurrence, le management par objectif, la comptabilité analytique, l’affectation des budgets par enveloppes globales, l’évaluation chiffrée des résultats, la gestion des ressources humaines, l’avancement au mérite, la démarche qualité.
Ces réformes actuelles sont portées par un nouveau langage qui se veut moderniste, dynamique, positif et pragmatique. Les responsables administratifs organisent des réunions managériales. La notion de gestion des ressources humaines se substitue à celle de service du personnel. On développe le pilotage par les résultats avec des feuilles de route et des tableaux de bord. On introduit la culture du résultat avec de l’auto-évaluation pour dégager les points forts et les points faibles de son activité. On parle de capital humain, d’employabilité ou de flexibilité. La frénésie de l’urgence et des réformes permanentes se substitue à la réflexion sur le long terme. L’évaluation des résultats par des indicateurs quantitatifs remplace la réflexion délibérative. La politique du chiffre prend le pas sur la recherche du sens de l’action collective.
(Vincent de Gaulejac, La Recherche malade du management, éd. Quæ, 2012, p. 25-26)

[8]

la tâche primaire des institutions soignantes est de soigner, de l’Éducation nationale est d’enseigner, de la police est d’assurer la sécurité publique et lutter contre la délinquance, de l’université est de produire et transmettre le savoir. Lorsque les agents ont le sentiment que ce qu’on leur demande de faire vient en contradiction avec cette tâche primaire, ils entrent dans un conflit de loyauté qui peut déboucher sur une injonction paradoxale : je dois faire ce qui m’empêche de faire ce que je dois.
(Ibid., p. 42)

[9] De ce point de vue, il semble regrettable que certains fonctionnaires, confrontés aux difficultés réelles et insupportables de leurs administrations, et conscients des améliorations nécessaires, confondent la cause et l’effet, et en viennent à embrasser, dans un syndrome proche de celui de Stockholm, l’idéologie néolibérale responsable des conditions désastreuses qu’ils déplorent. La haine de soi les conduit à fantasmer les merveilles de la vie en entreprise – où souvent ils n’ont jamais mis les pieds, l’herbe paraissant toujours plus verte ailleurs – au point de se faire les zélotes de l’idéologie même qui veut les détruire. Quelle victoire que de convaincre les victimes qu’ils sont coupables et de les pousser à scier la branche qui les soutient !

[10] Ou plutôt : extraordinairement performantes selon leurs propres critères, elles se révèlent en réalité toxiques, bien loin du fantasme schumpétérien de « destruction créatrice ».

Publié par

Cincinnatus

Moraliste (presque) pas moralisateur, misanthrope humaniste, républicain râleur, universaliste lucide, défenseur de causes perdues et de la laïcité, je laisse dans ces carnets les traces de mes réflexions : philosophie, politique, actualité, culture…

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