L’iségorie, concept central dans la démocratie athénienne, assure à tous les citoyens le droit égal à la prise de parole au sein de l’agora. Contrairement aux apparences, pourtant, l’iségorie n’appartient pas au seul régime de l’égalité mais peut-être plus encore à celui de la liberté. L’égalité de parole garantit d’abord et avant tout la liberté d’expression ; l’iségorie en est, en quelque sorte, le reflet au miroir de la démocratie. A priori, tous les citoyens sortis de l’ombre du domaine privé pour entrer dans la lumière du public, cet espace d’apparence où chacun partage paroles et actions dans l’objectif d’édifier un monde commun, disposent de la même légitimité à exprimer leur opinion, leur vision du monde, leur conception du bien commun et de l’intérêt général. Quels que soient son métier, sa richesse, ses origines, ses croyances ou ses chromosomes, tout citoyen, par le seul fait qu’il est citoyen, possède le même droit inaliénable de prendre part au politique et de constituer le souverain.
Lire la suite…Étiquette : Economie
Nous aurons froid cet hiver…
Le prix de l’énergie explose, nous devons donc baisser le chauffage à 19°C – voilà la solution du gouvernement français pour résoudre la grave crise à la fois énergétique et économique qui nous tombe dessus. « C’est un peu court, jeune homme ! », rétorquerait Cyrano. En effet, rien de ce qui nous arrive ici ne résonne comme un coup de tonnerre dans un ciel sans nuage. Bien au contraire ! Toutes les politiques énergétiques depuis trente ans tendaient vers cette crise ; la guerre en Ukraine n’a servi que d’étincelle au milieu d’un entrepôt savamment chargé de poudre.
Lire la suite…Cinquante nuances de républicains
Troisième et dernier billet d’entomologie-très-scientifique-des-idéologies-contemporaines-et-de-leurs-représentants-idéaux-typiques : après les identitaires et les néolibéraux, il est temps de se pencher sur quelques spécimens de la famille républicaine.
Lire la suite…
Il n’y a pas d’alternative ? Vraiment ?
Sommaire :
Dans les chaînes du paradoxe
Des mythes plus réels que le réel
La nécessité d’un contre-modèle
Dans les chaînes du paradoxe
Comme souvent, Jean-Claude Michéa voit juste : Lire la suite…
Cinquante nuances de néolibéraux
Après avoir débuté mon travail d’entomologiste par une première expérience de description très-scientifique des nombreuses espèces d’identitaires, voici le tome 2 : l’abécédaire des néolibéraux !
Lire la suite…
L’universalisme républicain dans la « tenaille identitaire » ?
Une thèse, actuellement discutée avec âpreté dans quelques cénacles où se croisent des défenseurs sincères de la République et de l’universalisme, décrit l’état des forces idéologiques en France sous l’image de la « tenaille identitaire ». Aussi séduisante soit-elle, elle doit être discutée sérieusement tant les enjeux sont cruciaux.
Sommaire :
Pour : la République sous les feux croisés des identitaires
Contre : un équilibre de pure apparence
Les impensés du débat : la République a d’autres ennemis !
L’universalisme par-delà les identités
Discours (imaginaire) à la nation (2021)
Il y a cinq ans et une semaine, j’imaginais un discours que pourrait prononcer le président d’alors pour son allocution du 31 décembre 2015. Un quinquennat plus tard, je m’amuse à offrir à son successeur un nouveau texte.
Allez Manu, profites-en, c’est cadeau !
(Quoi ? c’est le moment de croire au Père Noël, non ?)
***
Françaises, Français, mes chers compatriotes,
Nous achevons une année lourde de grandes douleurs et d’une indicible tristesse mais les maux que nous avons connus sont encore loin d’être derrière nous. Lire la suite…
Que les vieux crèvent !
On a mis à genoux un pays entier pour sauver quelques milliers de vieux qui, de toute façon, seraient morts dans les six mois !
1. Le mensonge
La première prémisse – ce virus ne tue que les vieux et les faibles – est un mensonge.
Quelle que soit la manière dont on découpe la population en statistiques façon tranches de saucisson, toutes les catégories sont touchées par ce virus. Lire la suite…
De l’égoïsme en milieu confiné
« Le sordide et l’admirable font meilleur ménage en l’homme qu’on ne le croit d’ordinaire et le problème est de tirer le second du premier. »
André Malraux, Le Démon de l’absolu
Depuis le début de la crise sanitaire, toute la classe politique française, exécutif et majorité parlementaire en tête, est affligeante d’incurie. Le mélange d’incompétence et de cynisme du pouvoir actuel les rend responsables des milliers de morts qui auraient pu être évités s’ils avaient fait preuve du minimum de vertu civique et de sens des responsabilités que l’on est en droit d’attendre de nos gouvernants. Leurs atermoiements, ambigüités et mensonges n’ont pu, en outre, que troubler les esprits et encourager les individus à prendre à la légère le drame collectif.
Faut-il pour autant dédouaner les citoyens de leurs responsabilités ?
Certainement pas, tant les comportements de certains de nos contemporains révèlent l’égoïsme qui les meut et le mépris dans lequel ils tiennent toute forme de monde commun. Le narcissisme de l’enfant qui joue au président ne reflète que celui de ses arrogants sujets [1].
Lire la suite…
Paris, entre misère et indécence
Paris est schizophrène. Loin du psittacisme à la mode d’un fantasmatique « vivre-ensemble » dégoulinant de moraline, le territoire parisien se morcelle en ghettos étanches juxtaposant poches de misère et ghettos de riches. Les arrondissements à deux chiffres du nord-est et du sud-est parisien rassemblent l’essentiel des logements sociaux et des structures d’accueil des migrants, toxicomanes et sans-abris, pendant que les autres quartiers se ferment aux rares classes populaires et moyennes qui y demeuraient.
Lire la suite…