Pas envie d’écrire. Seulement de pleurer.
Mais il faut se forcer : dégueuler les mots, noircir les pages, dessiner, parler, murmurer, hurler, rire – vivre. Les faire vivre.
Ils ont été exécutés au nom d’une loi qui se prétend au-dessus des lois des hommes.
Des hommes ont décidé que d’autres hommes devaient mourir parce qu’ils exprimaient publiquement des idées jugées blasphématoires. Ces assassins ont refusé à leurs victimes le droit de paraître dans l’espace public afin d’y partager leur vision du monde : une vision laïque, provocante, humoristique, portée par un foutu talent.
En France, le blasphème n’est pas un crime, c’est une tradition – un exercice de liberté.
Nous sommes Charlie.
Cincinnatus, 8 janvier 2015