La mort des partis ?

Soir bleu, Edward Hopper (1914)

Les partis sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice.
Simone Weil, Note sur la suppression générale des partis politiques

Balayés, les vieux partis du XXe siècle ! Ou du moins ce qui faisait figure d’héritiers du jadis puissant PCF et du central centrisme démocrate-chrétien ou rad-soc qui, les premiers, déclinèrent ; et puis, surtout, des deux grands partis qui, les éclipsant, animèrent longtemps la vie politique française : la SFIO/PS main dans la main avec les diverses mutations historiques du parti (post)gaulliste. Tous les grands partis d’hier sont subclaquants.

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Une tragédie française

Dante et Virgile dans le neuvième cercle de l’Enfer, Gustave Doré (1861)

Il était une fois un pays qui ne voulait plus s’aimer.

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Le grand débarras

Ils ont tout cassé, tout détruit, tout saccagé, tout vendu à la découpe, tout bradé pour des places et du pognon : hôpital, école, université, services publics, justice, renseignement, industrie, nucléaire, PME, agriculture, chemin de fer, Poste, Sécu, retraites, modèle social, souveraineté, puissance et indépendance de la France, langue, culture, patrimoine, laïcité, etc. etc. ; tout ce que leurs prédécesseurs avaient patiemment construit, conquis, inventé et dont nous devions hériter avec l’impérieux devoir de préservation et d’enrichissement avant, à notre tour, de le léguer à nos successeurs.

Et maintenant, ils veulent en finir avec les derniers décombres, avec ces ruines qui ne témoignent que d’un immense gâchis ; achever le peu qui semble encore vaguement bouger.

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Que faire des idéologues fanatiques ?

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Fanatiques de Tanger, Eugène Delacroix (entre 1837 et 1838)

L’idéologue, c’est toujours l’autre. Et pourtant, sans dissoudre le concept dans l’acide du relativisme, nous nous faisons tous, d’une manière ou d’une autre, les petits propagandistes d’une vision de l’homme, de la société et du monde, plus ou moins structurée, plus ou moins assumée, plus ou moins consciente. De ce point de vue, quelle différence entre un dirigeant politique et un fanatique religieux ?
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Et maintenant ?

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Photos : AFP

La campagne

La campagne pour le premier tour fut spectrale. Exclusivement animée par les outsiders, les deux principaux candidats ont délibérément choisi de la snober en refusant le débat afin de verrouiller leur « qualification » [1] pour le second tour. Dans un parfait numéro de duettistes, Emmanuel Macron et Marine Le Pen ont confisqué l’élection. L’espace public n’a bruit que de polémiques médiocres et de buzz infantile.
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Cinquante nuances de républicains

990px-22the_school_of_athens22_by_raffaello_sanzio_da_urbinoTroisième et dernier billet d’entomologie-très-scientifique-des-idéologies-contemporaines-et-de-leurs-représentants-idéaux-typiques : après les identitaires et les néolibéraux, il est temps de se pencher sur quelques spécimens de la famille républicaine.
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Les sondages contre la démocratie

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Sondeur dévorant la démocratie

Les sondages électoraux devraient être interdits. Et qu’on ne me sorte pas le couplet sur la fièvre, le thermomètre, etc. : les sondages n’ont rien d’un instrument servant à mesurer scientifiquement les volontés de l’électorat. Tout cela, ce n’est que de l’enfumage : j’ai déjà longuement expliqué pourquoi ils n’ont rien de scientifique et comment ils fabriquent de toutes pièces l’« opinion publique » (lire : « Sondages : une cure de désintox, vite ! »). Les conséquences de cette scientificité usurpée et des manipulations des citoyens sont gravissimes pour une démocratie déjà mal en point.
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De la dictature à Rome

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Cicéron dénonce Catilina, Cesare Maccari (1889)

Salus populi suprema lex esto
Que le salut du peuple soit la suprême loi
(Cicéron, De Legibus, livre III)

La prudence humaine, quel que soit le degré de sagesse atteint, ne peut pas tout prévoir et les règles qu’elle édicte, aussi générales soient-elles, ne peuvent pas couvrir tous les cas. Il faut donc conserver dans l’ordre juridique la possibilité d’un pouvoir résiduel d’agir de manière discrétionnaire. De même, surgissent des situations exceptionnelles dans lesquelles il est intrinsèquement justifié d’attenter aux droits individuels pour prévenir un mal plus grand, ou d’agir en dehors de la loi, voire contre elle, lorsque le bien public ou l’intérêt général l’exigent. Les institutions d’exception servent à ménager, à l’intérieur de l’ordre juridique normal, les marges nécessaires à la gestion de ces cas qui appellent des mesures discrétionnaires – qui ne sont pas pour autant arbitraires – qui dérogent aux normes juridiques en vertu d’un but qui est le bien public ou l’intérêt général.
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Tous responsables !

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La Nef des fous, Jérôme Bosch (1500)

Il y a de quoi désespérer, tant l’offre politique est affligeante. De tous les côtés : de sinistres pantins identitaires, des clones tristes néolibéraux ; aucun dirigeant d’envergure, doté d’un minimum de culture et du sens des responsabilités ; rien que des velléitaires n’ayant pour toute justification de leur ambition qu’un pitoyable : « après tout, pourquoi pas moi ? ». Les derniers squatteurs de l’Élysée ont bien montré l’exemple.
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L’Union européenne contre l’Europe

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L’enlèvement d’Europe, Giambattista Tiepolo (1725)

J’aime l’Europe. Sans doute est-ce pour cela que je ne peux supporter ce que les institutions de l’Union européenne lui font. La confusion des deux – UE et Europe – est d’ailleurs la meilleure arnaque antipolitique qui soit (avec l’idée ahurissante que les éoliennes sont bonnes pour l’environnement, mais c’est une autre histoire).
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