« Islamo-fascisme », vraiment ?

Après les attentats ignobles de Paris et Copenhague, l’expression « islamo-fascisme » est revenue à de nombreuses reprises dans les médias, jusqu’à sa reprise par le Premier ministre lui-même. Cette saillie a provoqué le buzz, chacun y allant de son analyse plus ou moins justifiée. Le bruit médiatique ayant un peu diminué, peut-être devient-il possible de réfléchir à la pertinence d’un tel rapprochement conceptuel.

Dire « fascisme » aujourd’hui, c’est renvoyer à l’ennemi absolu d’hier, et donc désigner l’adversaire ultime. Le danger pour les démocraties européennes dans les années 30, c’était d’abord et avant tout le fascisme. Comparer l’islamisme au fascisme revient ainsi à dire que le premier est l’ennemi le plus résolu et le plus dangereux auquel on ait à faire face à l’heure actuelle, comme l’était alors le second. En même temps, c’est aussi une façon de récupérer la capacité de désigner l’ennemi, critère de la souveraineté selon Carl Schmidt… car, ironiquement, dans les deux cas, l’initiative est justement revenue à l’adversaire de la démocratie : fascisme et islamisme ont chacun dégainé le premier.

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Je suis Charlie

Pas envie d’écrire. Seulement de pleurer.

Mais il faut se forcer : dégueuler les mots, noircir les pages, dessiner, parler, murmurer, hurler, rire – vivre. Les faire vivre.

Ils ont été exécutés au nom d’une loi qui se prétend au-dessus des lois des hommes.

Des hommes ont décidé que d’autres hommes devaient mourir parce qu’ils exprimaient publiquement des idées jugées blasphématoires. Ces assassins ont refusé à leurs victimes le droit de paraître dans l’espace public afin d’y partager leur vision du monde : une vision laïque, provocante, humoristique, portée par un foutu talent.

En France, le blasphème n’est pas un crime, c’est une tradition – un exercice de liberté.

Nous sommes Charlie.

Cincinnatus,