
Vous qui êtes trop vieux pour « sortir de votre zone de confort », vous qui n’avez pas les moyens matériels de vous payer une connexion, vous qui ne souhaitez pas vous faire greffer un téléphone à votre main, vous qui n’avez pas envie d’être asservis à des gadgets technologiques ou qui, tout simplement, ne savez pas comment ils fonctionnent, vous qui êtes malades, bancroches, handicapés, blessés, fatigués, cacochymes, valétudinaires, pauvres, mal-foutus ou pas foutus-du-tout, trop-lents dans un monde trop rapide, vous tous qui ne voulez pas ou ne pouvez pas vous plier pas aux diktats de cette modernité tyrannique et n’entrez pas, par volonté ou nécessité, dans ses cadres, dans ses petites boîtes formatées, comme autant de lits de Procuste ; alors même qu’on nous bassine avec « l’inclusivité », ce barbarisme de la novlangue bien-pensante et moralisatrice, vous n’êtes pas seulement exclus de l’espace public privatisé, de ces territoires que les élus et les mafieux choisissent de réserver à leurs clientèles, à ceux qui leur ressemblent ou les servent : vous êtes exclus du monde lui-même.
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Les deux mots claquent. L’expression, à la mode depuis un bout de temps maintenant, sert à mettre fin à la conversation en disqualifiant l’autre au nom de son appartenance à une génération qui n’a plus que le droit de la fermer. Contre les enfants du baby-boom et, par extension, toute personne qui ose avancer un point de vue perçu comme « rétrograde » ou « réactionnaire », c’est-à-dire simplement différent (les idées ont-elles un âge ?), l’insulte se veut humiliation définitive, intimant l’ordre de se taire à celui dont toute parole est a priori invalidée, délégitimée, méprisée