
Ils ne pensent qu’à ça, ces obsédés ! « FACHOS ! », gueulent-ils à tout-va, du côté de la « gauche », de la « vraie gauche », de la pure, de la dure – même s’il faut reconnaître qu’ils ne sont pas les seuls, sur l’échiquier politique, à se servir de la reductio ad hitlerum comme seule « argumentation » pour discréditer l’autre. L’insulte politique la plus répandue, avec toutes ses variations, selon l’heure et l’humeur, se rapporte toujours à une forme de nostalgie perverse de l’expérience fasciste : « nazis », « bruit de bottes », « heures les plus sombres », « années 30 », etc. ad nauseam et tutti quanti. C’en est pathologique : ils adorent se suçoter l’aphte. Ils sont complètement obnubilés : tout adversaire politique – mieux : toute personne qui n’aurait pas assez bruyamment adopté le mode de vie recommandé ou, plus simplement encore, qui aurait l’idée saugrenue et insupportable d’oser exprimer une opinion différente, divergente, déviante – se voit immédiatement disqualifié, ostracisé, renvoyé manu militari au goulag de la pensée.
Pour mieux justifier leur logorrhée pédante de Torquemada de village, les demi-habiles ratiocinent sur la différence entre un « fascisme historique » et un « fascisme générique », locution crétine qui permet de qualifier de « fasciste » tout et surtout n’importe quoi.
C’est pratique : comme ça, tout est fasciste : la France est fasciste ! les Français sont fascistes ! l’État est fasciste ! le gouvernement est fasciste ! la police est fasciste ! l’autorité est fasciste ! la langue est fasciste ! l’orthographe est fasciste ! l’école est fasciste ! le barbecue est fasciste ! la bagnole est fasciste ! le sexe est fasciste ! Noël est fasciste (c’est de saison mais, nouveauté de cette année, même les marchés de Noël sont fascistes !) ! les contes de fées sont fascistes ! la science est fasciste ! la raison est fasciste ! le passé est fasciste ! le présent est fasciste ! le futur est fasciste ! la réalité elle-même est fasciste !
Peu importe que cette inflation boursouflée ne conduise qu’à diluer le sens des mots à des niveaux que même l’arnaque homéopathique n’ose pas prétendre ; peu importe, surtout, l’insulte ainsi faite aux véritables victimes du véritable fascisme.
Le binarisme : quel formidable remède à la pensée ! quel prodigieux court-circuit de la raison ! Prémisse majeure : « le fascisme est le Mal absolu ». Prémisse mineure : « tout ce qui n’est pas moi est fasciste ». Conclusion : « j’incarne le Bien absolu ».
Que tout cela est paresseux.
Caler des catégories historiques sur des réalités contemporaines dont on masque ainsi la nouveauté : cette cécité volontaire abaisse la pensée et l’action politiques à hauteur de caniche. Alors que, pas de bol !, les similitudes les plus flagrantes avec le fascisme se trouvent justement du côté de cette « gauche » acoquinée avec l’islamisme – l’idéologie politique sans doute la plus proche aujourd’hui du fascisme.
Sommaire :
Le RN : un parti fasciste, vraiment ?
Une gauche d’extrême droite
Islamisme et fascisme : quelques divergences
Les leçons bien apprises du recrutement et de l’endoctrinement
Un imaginaire de sang et de mort
« Tu l’as vue, ma grosse kalach ? »
Que faire ?
Le RN : un parti fasciste, vraiment ?
Tout l’échiquier politique est cul par-dessus tête. Aucun parti n’occupe la place qui devrait être véritablement la sienne en vertu (en l’occurrence, je devrais dire : en vice) de son idéologie, de son discours ou de son programme (lorsqu’il y a quelque chose qui ressemble à un programme…). Le RN pas plus que les autres. Traiter la petite boutique lepénienne de « fasciste » est aussi absurde qu’anachronique. Mais ça rassure. Si le grand méchant loup est devenu végan, les chasseurs n’ont plus de raison de sauver le petit chaperon rouge. Alors on persiste dans la pantomime, dans le carnaval, en dépit de la réalité. À part une poignée de crétins qui embarrassent plus qu’autre chose la direction du parti, il ne reste pas grand-chose des Waffen SS qui étaient à la fondation et au fondement du FN. D’ailleurs, les vrais fascistes, les purs nazillons, les authentiques identitaires de droite vomissent le RN qu’ils considèrent comme un odieux marécage social-démocrate et immigrationniste – je n’ai jamais dit que les bas du front au crâne rasé brillaient par leurs talents d’analystes politiques.
Accuser, donc, le RN d’être un parti fasciste n’a plus aucun sens. Si l’on accepte que le PCF n’est plus le parti stalinien qu’il fut, on ne peut pas refuser que le RN ait pu, lui aussi, évoluer. Or il est le seul à être accusé d’avancer masqué, de pratiquer la fameuse taqiya – les mêmes qui lui prêtent cette duplicité érigée en méthode et stratégie, sont incapables de la reconnaître quand elle est sous leur nez du côté de leurs amis islamistes. C’est trop facile. Du point de vue du positionnement politique, le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella occupe peu ou prou la place du RPR des années 1980 ou de l’UMP des années 2000, tout en fonctionnant comme un « parti attrape-tout » qui sert à ses différents interlocuteurs et clientèles des discours sur-mesure, souvent contradictoires entre eux, sans chercher de cohérence idéologique d’ensemble. Je n’ai, personnellement, aucune sympathie pour ce mouvement, aussi corrompu, lamentable et inféodé à des puissances étrangères ennemies de la France que les autres. Mais si on a envie de convaincre ses électeurs et de le combattre politiquement – pourquoi pas ? –, alors il faut le faire sérieusement. Et combattre le RN, pas l’image qu’on s’en est fabriquée pour se sentir bien et se donner des faux-airs de héros antifasciste. On ne combat pas la démagogie en étant plus démagogue encore.
Mais, au fond, on s’en fiche, n’est-ce pas ? Puisque tout ce qui compte, c’est de provoquer des réflexes épidermiques qui court-circuitent le cortex. Quand quelqu’un gueule « fasciste » à la face du premier venu, tous ses alliés se redressent comme un seul homme, débranchent l’encéphale, serrent les rangs et les fesses, et dégainent les slogans prémâchés comme d’autres dégainaient leur Luger. Si facile. Si commode. Si confortable. La vision daltonienne du monde en noir et blanc – ou plutôt : en brun et rouge – ou plutôt : en brun et rose bonbon, le drapeau rouge est passé au lavage des bisounours – a ceci de formidable qu’elle vous installe toujours au centre du bon camp. Ce qui permet très opportunément de ne pas voir – oh non ! ne surtout pas voir ! ne surtout pas voir le réel ! ni dire ce que l’on voit ! vive le filtre idéologique ! – que le (vrai) fascisme de notre temps est, justement, de votre côté. De celui de vos alliés. Car, ce qui ressemble le plus au fascisme d’aujourd’hui, c’est bien l’islamisme avec lequel s’acoquinent volontiers les plus prompts aux imprécations godwinesques.
Une gauche d’extrême droite
En ouvrant en grand la porte aux décoloniaux, aux indigénistes et autres variations sur le même thème identitaire, le mouvement mélenchoniste a fait basculer toute une partie de la « gauche » à la droite de l’extrême droite. De telle sorte que rien ne ressemble plus aujourd’hui au fascisme que les autoproclamés « antifascistes » eux-mêmes. (Et inutile de se cacher derrière son petit doigt : les partis sous la coupe de LFI savent parfaitement avec qui et avec quoi ils passent des marchés pour conserver des postes et des places, et ne valent donc pas mieux que LFI !) Depuis le tournant identitaire de LFI, toutes les digues ont sauté. Les cadres, les élus qui profanent le Parlement, les militants… tous multiplient les intimidations et les menaces, jettent sur la place publique les noms et adresses de ceux qui osent enquêter sur leurs liens avec les islamistes et les régimes qui financent le terrorisme, et ne reculent devant aucune abjection : LFI est devenu un parti ouvertement factieux et antirépublicain. Il n’est qu’à voir les alliances commises avec des groupuscules violents comme la « Jeune Garde », véritable milice privée aux méthodes et à l’idéologie en tous points fascisantes, et dont le factieux en chef, condamné par la Justice, appartient à l’élite des députés « insoumis ». Quelle dégradation du Parlement, quelle insulte à la Nation et à la République !
Pour cette « gauche d’extrême droite », les populations musulmanes revêtent un double intérêt : idéologiquement, elles servent de caution à leur bonne conscience en incarnant les « nouveaux Damnés de la Terre », victimes par naissance, à la virginité absolue ; stratégiquement, elles sont une clientèle électorale captive à mobiliser pour remporter les élections… ou pour les court-circuiter en provoquant le chaos d’un climat de guerre civile. La drague lourdingue dont se rend coupable cette « gauche » perdue assimile ainsi islam et islamisme, musulmans et islamistes, dans une confusion volontairement délétère qui attise les haines. Le tout sous le regard satisfait – et surtout avec l’aide financière – des pétromonarchies ennemies de la France, dont les liens avec l’islamisme rappellent étrangement ceux du grand capital avec le fascisme.
L’alliance de cette « gauche » avec les pires bigots islamistes est une faute terrible qui culmine, depuis le pogrom du 7 octobre 2023, dans l’explosion de l’antisémitisme, partout dans le monde mais tout particulièrement en France. La convergence des luttes entre antisémitisme rouge et antisémitisme barbu a de quoi soulever le cœur. Car s’il y a bien un air « années 30 », comme aiment à le répéter nos piètres « antifascistes » de salon, ils en sont l’origine, avec leurs listes de juifs à boycotter, à harceler, à menacer, à tuer. La fabrique de boucs émissaires fonctionne à plein régime et, comme toujours, les Juifs en sont les premières victimes. Le retournement victimaire et la négation du réel produisent ce grand classique de la nazification des juifs qui consiste à relativiser et renverser la Shoah en accusant les Juifs d’un génocide imaginaire à Gaza. La leçon a été bien apprise : les tropes antisémites actuels ressemblent à s’y méprendre à ceux colportés par les nazis eux-mêmes, dont les islamistes et toute une partie de cette « gauche » représentent les héritiers naturels.
Islamisme et fascisme : quelques divergences
Avant d’aller plus loin dans la comparaison entre islamisme et fascisme, il faut relever que trois aspects importants distinguent l’idéologie et l’utopie fascistes de l’idéologie et de l’utopie islamistes : leurs rapports à la religion, à l’État et à la modernité.
La religion. Le fascisme tente de concilier paganisme et christianisme mais la religion n’est pas le cœur du fascisme qui agit lui-même comme une religion : il cherche à subsumer la religion en se faisant soi-même religion. L’islamisme, lui, repose entièrement sur la religion [1], sur une vision rigoriste de l’islam, sur la volonté de revenir à un « islam des origines », sur une orthodoxie et une orthopraxie religieuses, sur un radicalisme religieux fondamental.
L’État. Le fascisme procède à une fusion de l’État et du parti, il fonctionne à l’échelle stato-nationale et repose sur une conception ethnique de la nation. Le projet politique de l’islamisme vise, au contraire, au dépassement de l’État et de la nation à travers l’oumma, base de la création d’un nouveau califat mondial.
La modernité. Le fascisme opère un double mouvement : fascination-instrumentalisation envers l’Antiquité d’une part et, d’autre part, saut vers l’avenir. La volonté de faire advenir l’homme nouveau – le « surhomme » d’une lecture faussée de Nietzsche – rapproche sans doute bien plus le fascisme des idéologies et utopies transhumanistes que de l’islamisme. En effet, ce dernier semble être resté bloqué au Moyen-Âge, au VIIe siècle, même. Sa haine de la démocratie, de l’occident, de la société contemporaine, de tout ce que nous représentons et sa volonté d’abattre la société actuelle conduisent à l’utopie d’une société nouvelle à faire advenir, en tous points opposée à la nôtre. Il y a néanmoins un paradoxe étonnant mais parfaitement assumé à tenir des prêches d’une violence inouïe contre la modernité… et de les diffuser par tous les canaux possibles de cette même modernité. Les islamistes ont développé une véritable expertise dans l’investissement et la subversion des médias et technologies les plus modernes – tout particulièrement en matière de propagande.
Les leçons bien apprises du recrutement et de l’endoctrinement
L’école, c’est l’avenir du califat.
(Kamel Daoud)
Quel que soit le sujet, quand l’auteur du magnifique Houris parle, on aurait tort de l’ignorer ; mais quand il évoque spécifiquement l’islamisme, son expertise s’impose et ne pas le prendre au sérieux devient une faute. En l’occurrence, son alerte rejoint celle de tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin au sujet : l’école est la cible principale des mouvements islamistes et de leurs amis. C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre les coups de pression réguliers – voile, abaya, contestations des cours, menaces envers les enseignants… – qui ne sont que des provocations destinées à faire reculer toujours plus loin la République et occuper le terrain scolaire. Nous avons fait la monstrueuse erreur d’abandonner notre école et ses enseignants, et nous en payons le prix.
La jeunesse à travers l’école, bien entendu, mais l’enseignement supérieur n’est pas en reste : les universités sont des nids, des bouillons de culture (ou plutôt : d’inculture) pour ces mouvements factieux qui ont compris combien l’entrisme y est crucial… et, hélas, si aisé. L’importation des modes idéologiques depuis les campus anglo-saxons s’y déroule sans opposition, irriguant non seulement les discours militants d’enseignants-chercheurs qui confondent allègrement leurs opinions politiques et leur devoir d’enseignement, mais surtout les postures doctrinales et les simulacres de générosité télécommandée dans lesquels les étudiants s’enferment complaisamment. Nos gestapistes de salon prennent leur ressentiment pour de la vertu ; ces adolescents mal grandis se rêvent en apôtres de la liberté et se comportent en petits miliciens.
Afin de recruter des troupes dès le plus jeune âge et d’endoctriner les nouvelles générations, l’islamisme et ses alliés profitent pleinement de la vague identitaire qu’ils favorisent avec la construction d’identités fantasmatiques. Entre lavage de cerveau et bourrage de crâne, ils peuvent flatter les ego des « nouveaux Damnés de la Terre » des banlieues, mais surtout ceux de leurs « sauveurs » des centres-villes en jouant sur la culpabilisation de nos bobos oisifs repus. Leurs techniques d’endoctrinement n’ont rien à envier à celles de leurs prédécesseurs de la première moitié du XXe siècle, améliorées de toutes les expériences totalitaires qui ont suivi. La propagande est aussi simple qu’efficace. Ils ne reculent devant aucun cliché, aucun mensonge ; ils n’ont aucun scrupule et n’hésitent même pas à faire appel à la génétique et à la pureté de la race pour dénier aux Israéliens le droit de vivre en Israël, dans la meilleure tradition nazie ; leur maniement expert de la novlangue doit tout à Orwell et, surtout à Klemperer ; ils reprennent jusqu’aux codes esthétiques de l’imagerie fasciste dans leurs mises en scène… et tout cela marche remarquablement : le climat de guerre civile larvée s’installe tranquillement.
Un imaginaire de sang et de mort
L’imaginaire collectif qui alimente cette propagande repose sur la violence et la mort. Comment ne pas être saisi d’effroi devant les images terribles de « l’éducation » des jeunes Gazaouis par le Hamas, qui crée à la chaîne des petits monstres de haine en les faisant jouer aux terroristes plutôt qu’aux billes et en leur apprenant à mourir en martyrs plutôt qu’à vivre leur enfance ? Si les islamistes rêvent de mourir en martyrs, l’idée que les mères elles-mêmes rêvent que leurs enfants meurent en martyrs paraît plus tragique et effrayante encore. Ces images rappellent, évidemment, les jeunesses fascistes ou hitlériennes ; « Viva la muerte », gueulaient les franquistes – et c’est le cri de tous les fascismes, qui préfèrent la mort à la vie.
L’admiration, à gauche, pour le Hamas et les terroristes croit sublimer ce culte barbare à la violence et transcender cette adoration de la mort en les auréolant d’un romantisme révolutionnaire usurpé. La réécriture de l’histoire en gomme les aspérités et en efface toute la complexité. Les manipulations du passé n’ont rien à envier à ce que les mêmes dénoncent (à juste titre) dans le camp d’en face : quelle différence, au fond, entre les instrumentalisations militantes de la Révolution par Jean-Luc Mélenchon et celles de Philippe de Villiers ? Pour tromper son ennui, toute une génération de romantiques niais et incultes, se laisse bercer par les récits contrefaits de révolutions imaginaires, se vautre dans des fantasmes de sang et s’imagine, sur les barricades, en grands libérateurs de peuples opprimés… alors que ces gamins ne sont que les jouets d’un obscurantisme tyrannique.
La fascination pour la violence sert à justifier l’injustifiable. Ainsi entend-on de doctes « intellectuels » et des représentants de la nation excuser les terroristes et justifier les pogroms. Jusqu’à encourager les actes les plus odieux. À quelques jours du dixième anniversaire des attentats du Bataclan, une bande de dangereux décérébrés, torches et fumigènes en mains, a envahi la Philharmonie de Paris en plein concert pour empêcher l’orchestre symphonique d’Israël de jouer. Cet événement n’a rien d’un « incident », comme l’a prétendu LFI, mais tout d’une démonstration de force et d’une tentative d’intimidation dans la meilleure tradition des milices fascistes. À Turin, des hordes de miliciens pro-palestiniens ont attaqué les bureaux du journal La Stampa, ce qui a fait dire à l’antisémite en chef de l’ONU, Francesca Albanese, que cela devait « servir de leçon aux journalistes ». Depuis le 7 octobre 2023, partout se multiplient les minables répétitions de la Nuit de cristal ; partout se multiplient les manifestations qui appellent à conquérir l’occident, à tuer les Juifs et à installer le califat mondial ; partout se multiplient les démonstrations de violence. Ces mouvements qui font ouvertement l’apologie du terrorisme dans les rue de Paris et de toutes les grandes villes occidentales, avec l’assentiment, voire la participation, des partis prétendument « de gauche », n’ont rien à envier aux chemises brunes d’hier.
« Tu l’as vue, ma grosse kalach ? »
Ils nous abhorrent. Tout en nous, tout dans notre société les révulse. Ils conchient notre « décadence », notre « immoralité », notre « dévirilisation ». Encore une obsession partagée avec les fascistes purs et durs : la virilité. Les fascistes aimaient les mâchoires carrées et rasées de près ; les islamistes préfèrent les barbes façon balai à chiottes. Pour le reste, le même imaginaire saturé de testostérone et d’images stéréotypées du mâle viril avec son gros fusil (un petit complexe à régler, messieurs ?). Or, si l’on peut se gausser de ces caricatures risibles de mecs musculeux en treillis, on rigole moins de ce qu’elles charrient dans leur sillage de misogynie et d’homophobie crasses.
Comment peut-on se considérer féministe lorsqu’on encourage l’enfermement des femmes et des fillettes dans un linceul, lorsqu’on promeut ce symbole de la sexualisation du corps des femmes, de leur impureté, de leur soumission à leur tribu ? Les voiles islamiques, quelle que soit leur forme, sont l’un des pires symboles patriarcaux et misogyne au monde. Ils sont totalement incompatibles avec tous les principes républicains : ils en sont la négation. La négation de la liberté, de l’égalité, de la fraternité, de la laïcité, de la justice, de la solidarité. Ils sont, en revanche, un parfait symbole de l’idéologie fascisante islamiste.
Les néoféministes vilipendent un « blantriarcat » imaginaire mais se soumettent sans barguigner aux patriarcats orientaux ; poursuivent tout mâle blanc de leurs diatribes misandres mais abandonnent les Iraniennes et les Afghanes ; jettent en pâture à la justice expéditive des foules sentimentales le premier homme venu sur la base de mensonges éhontés mais excusent des viols au nom de la religion, de la « culture » ou de la couleur de peau ; prétendent que toutes les femmes sont des victimes par nature mais refusent leur « on te croit », anéantissement de toute présomption d’innocence, aux juives et nient les horreurs du 7 octobre ; publient tribune après tribune pour défendre leurs semblables bourgeoises dans le monde de la culture, du cinéma, des médias, etc. mais n’ont pas un mot pour les gamines forcées de se voiler pour ne pas être violées dans les banlieues où ces dames patronnesses n’ont jamais mis les pieds.
Les mouvements « LGBT », « woke », « intersectionnels » et autres ne sont que les idiots utiles de l’islamisme, et les slogans annonçant fièrement « Queer for Palestine » ne valent pas mieux que « Dindes pour Noël ». Dans les défilés, la ségrégation est devenue la règle, chaque cortège étant soigneusement constitué pour respecter l’entre-soi identitaire ; quant aux associations universalistes, elles sont systématiquement rejetées, menacées et brutalisées par des nervis tout à fait semblables aux pires miliciens fascistes. Si le wokisme est l’allié objectif des islamistes, cette alliance se fait toujours au détriment des mêmes : l’intersectionnalité est une impasse au fond de laquelle les islamistes finissent toujours par massacrer les autres.
Que faire ?
On n’abdique pas l’honneur d’être une cible
Le trait de Cyrano devient incompréhensible à la majeure partie de la population, qui vit très bien son ablation de l’honneur. Quelle naïveté ! Quelle cécité volontaire ! Julien Freund, reprenant les réflexions de Carl Schmitt, nous a pourtant bien mis en garde : celui qui nous désigne pour ennemi ne nous laisse pas de choix. Opposer la niaiserie de nounours et de bougies sur fond de slogans indignement récupérés, « vous n’aurez pas ma haine », à ceux qui ont déjà largement démontré leur volonté d’élimination physique et de destruction existentielle, c’est tendre la gorge au couteau. Desproges nous manque, qui se moquerait bien de nous :
L’ennemi est bête : il croit que c’est nous l’ennemi, alors que c’est lui !
L’islamisme – et ses alliés objectifs tout autant – est sans doute aujourd’hui ce qui se rapproche le plus du fascisme. Il faut néanmoins se méfier des raccourcis paresseux : l’histoire ne ressert pas les plats deux fois. Si nous devons observer le passé et en repérer les invariants et les répétitions, c’est pour mieux y distinguer les différences qui ne sont pas des détails mais, justement, ce qui permet de saisir, de comprendre le présent. Traiter de fasciste tout ce qui n’est pas moi, tout ce qui n’est pas d’accord avec moi, est d’une stupidité sans nom. Rapprocher l’islamisme du fascisme est déjà plus pertinent. Mais s’arrêter là fait tomber dans un autre simplisme. Une manière de se rassurer. Mais aussi de passer à côté de la singularité du phénomène. Pour comprendre et combattre efficacement ceux qui se sont donné notre anéantissement pour mission, nous avons besoin, comme le dit Kamel Daoud, d’un « mélange de Voltaire et de Machiavel ». Or nous n’avons ni l’un ni l’autre.
Cincinnatus, 15 décembre 2025
[1] Et ceux qui prétendent que l’islamisme n’a rien à voir avec l’islam imaginent sans doute que la Saint-Barthélemy n’a rien à voir avec le christianisme et n’est qu’une petite querelle de copropriétaires qui aurait mal tourné.

Bonjour Cinci,
Celui qui a le mieux définit selon moi l’islamisme d’une formule simple et précise est M. Naëm Bestandji : il qualifie les islamistes « d’extrême droite musulmane ».
Naëm Bestandji – Féminisme / Universalisme / Laïcité
Je trouve cette formule très pertinente car elle exprime vraiment ce qu’est cette idéologie, culte de la violence pour accéder au pouvoir, antiparlementarisme puisque la décision vient de dieu, donc pas de délibération, culte du chef à suivre aveuglément, trois caractéristiques classiques de l’extrême droite.
Trois caractéristiques que l’on peut d’ailleurs attribuer à une grande partie des membres de LFI.
K
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Le fascisme ce ne serait pas la volonté de controller la « liberté d’expression » au nom ,bien sur, de religions et/ou d’idéologies diverses ? Travailler pour devenir réaliste, par rapport à l’univers ,par rapport a soi, par rapport aux autres. Voici un beau projet individuel et collectif … Éphémère et orgueilleuse espéce humaine.
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Le fascisme, le communisme, la théocratie dont l’islamisme est un représentant sont des idéologies totalitaires.
Les points communs entre islamisme et fascisme résident surtout dans leur appartenance à la grande famille du totalitarisme et la gauche LFI n’en n’est qu’une autre branche.
« Si tu n’es pas d’accord avec moi tu appartiens au mal/ tu es un criminel/ tu es un fasciste, tu bruleras en enfer »
Criminaliser l’opinion divergente pourrait servir de définition au totalitarisme et c’est exactement le discours de la gauche « coucou », cette gauche radicale décoloniale, intersectionnelle tout autant que les islamiste qui menacent tout opposant des flammes de l’enfer ou de violences beaucoup plus concrètes et immédiates.
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