Face à l’horreur : penser et agir

Depuis vendredi, tant a été dit, tant a été écrit. L’essentiel a déjà été exprimé, martelé, parfois mieux que je ne pourrais le faire. Pourquoi en rajouter ?
Parce que c’est ainsi qu’on lutte contre les salopards.

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Trop d’État… ou trop peu ?

Postulant que l’État incarne le principal danger pour les libertés individuelles, les libéraux de gauche comme de droite suspectent toutes ses initiatives de dérive autoritaire. En particulier, ils réclament que son ingérence dans les affaires économiques soit circonscrite à un cercle toujours plus étroit… si possible même vide.
À ce sujet, une petite anecdote personnelle, une fois n’est pas coutume : il y a de cela quelques années, un recruteur, en plein entretien d’embauche, m’infligea cette « blagounette » : « quelle est la différence entre l’État et la mafia ? » Réponse, selon lui : « le taux d’extorsion, plus élevé pour l’État. » Ah. Ah. Ah. (rictus crispé devant tant de bêtise).

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Écologie : pour une réponse républicaine

Troisième et dernier billet sur l’écologie. On a démasqué les tartuffes néolibéraux et mis en garde contre les techno-béats, puis rejeté les prophètes d’apocalypse et fustigé la pensée magique. Il est temps maintenant de réfléchir à ce que serait une conception humaniste et républicaine de l’écologie.

Il y a une affinité presque « naturelle » du républicanisme pour les enjeux environnementaux : importance du bien commun et de l’intérêt général ; édification continue d’un lien entre les morts, les vivants et les à-naître ; responsabilités réciproques de l’individu et de la société ; conception exigeante de la citoyenneté et de la participation à la vie de la Cité ; collégialité et délibération comme méthodes de la décision ; prééminence du politique sur l’économique ; réflexion critique et balancée sur la modernité… Autant de caractéristiques de la pensée républicaine qui devraient la rendre particulièrement à même d’appréhender les questions écologiques, non par l’angle étroit et misérable de la seule économie ni d’une eschatologie bas de gamme, mais bien du point de vue politique.
Nous sommes face à un enjeu de civilisation qui nous impose de proposer une vision claire et cohérente de la société que nous voulons édifier.
Et de cette vision découlent les actions à mettre en œuvre[1].

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Le déficit budgétaire expliqué à ma mère

Petit dialogue familial.

Maman de Cincinnatus (MdC) : Tiens, j’ai fait une tarte Tatin en dessert.

Cincinnatus (C) : Hmmmm merci m’man !

MdC : Dis-moi Cinci, il y a un truc que j’ai du mal à comprendre : c’est quoi cette histoire de « règle d’or » et de 3% de déficit ? 3% de quoi ? Déficit de quoi ?

C : Vastes questions ! En gros, on parle de deux choses. Le déficit budgétaire, c’est la différence entre les recettes et les dépenses dans le budget de l’État. Le déficit public, c’est la même chose, la différence entre les recettes et les dépenses, mais pour l’ensemble des administrations publiques, c’est-à-dire à la fois l’État, les collectivités territoriales, les administrations de sécurité sociale, etc. La règle des 3%, c’est pour le déficit public.

MdC : Et donc ce déficit ne doit pas dépasser 3%… de quoi ?!

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La République à la reconquête de ses territoires perdus

J’ai parlé ailleurs de la balkanisation de la nation. Cette fragmentation se retrouve très concrètement dans la géographie même de notre pays. Lorsque l’on parle des territoires français, des mots d’une violence et d’une charge historique inouïes sont souvent employés, y compris par les plus hauts représentants de l’État : « ghettos », « apartheid »… Ces mots ont un sens précis et les utiliser pour décrire la situation actuelle n’est pas anodin.

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Ils voient des tabous partout

À longueur d’interviews, à droite comme à gauche, au centre comme aux extrêmes : « nous n’avons pas de tabou », « ce n’est pas un tabou » ou encore « il faut faire sauter les tabous ». Pauvres tabous qui n’en demandaient pas tant ! Pourquoi cette haine ? Pourquoi voient-ils des tabous partout ?

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Consentement à l’impôt et justice fiscale

Un sondage OpinionWay montrerait que (c’est d’ailleurs par ces mots que commencent nombre de blagues de sociologues à la machine à café… chacun connaît la crédibilité de cet institut) 37 % des personnes interrogées considèreraient l’impôt comme « une extorsion de fonds ».

Rien que ça !

Je ne demanderai même pas quel crétin bas du front a pu imaginer la question de cette manière, en qualifiant l’impôt d’extorsion de fonds ! Et pourquoi pas un sondage où l’on demanderait si l’argent de poche donné aux enfants, c’est du racket ?!

Plus généralement, ce « sondage » stupide est symptomatique d’un mouvement de fond qui commence à me taper sur le système.

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Le républicanisme, c’est quoi ?

Inscrite dans toutes les typologies classiques des formes de gouvernement, la République représente une organisation tempérée, équilibrée, du pouvoir, en opposition à la tyrannie. Cette opposition dépasse néanmoins la pure abstraction formelle d’un traité de science politique, aussi importante soit-elle. Elle s’exprime par la haine viscérale que portent les républicains contre toutes les confiscations du pouvoir par un groupe ou un individu pour leur seul profit. Le républicanisme est une pensée qui s’actualise dans le combat politique. Malheur des républicains qui ne sont jamais aussi grands que sous le joug du tyran !

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