On pourrait croire que le Progrès tel qu’il fut pensé au XIXe et une partie du XXe n’est aujourd’hui qu’un astre mort, que plus personne n’y croit vraiment. Comment ne pourrait-il pas s’être fracassé sur les folies meurtrières qui se sont succédé sans discontinuer depuis plus d’un siècle, transformant l’assassinat en industrie de masses ? Lire la suite…
Tout paraît bien simple, dit comme ça. Sauf que le réel, non seulement « c’est quand on se cogne » (Lacan), mais surtout, c’est toujours plus compliqué qu’on ne croit au début. Prenons deux exemples très différents. Lire la suite…
La démocratie et le vote. D’un côté : un type de gouvernement, un mouvement historique et un espace public de discussion. De l’autre : un dispositif de sélection et un rituel éminemment symbolique. On ne peut ramener la première au second[1] mais on ne peut non plus dénaturer le second sans affaiblir la première dans le même geste. Or, c’est ce que font ceux qui, aveuglés, ou corrompus, par l’illusion techniciste ou d’alléchantes perspectives pécuniaires, chantent depuis une quinzaine d’années les vertus du « vote électronique ». Et, confondant l’outil et l’activité, se font les VRP des « machines à voter »[2] qu’ils promeuvent comme solutions miracles à l’abstention, à la défiance des électeurs envers les élus, au vote extrémiste… et pourquoi pas promettre la fortune et le retour de l’être aimé, tant qu’on y est ?
Qui n’a jamais vociféré des insultes à un serveur vocal censé analyser automatiquement ce que vous lui dites mais bloqué sur la phrase « je n’ai pas compris votre question, veuillez formuler votre demande » ? Qui n’a jamais abandonné après avoir patiemment tapé 2, puis 4, puis 1, puis #, puis 3 pour finalement se retrouver, sans savoir comment, au menu de départ ? Qui n’a jamais souffert de devoir réexpliquer son problème à un cinquième interlocuteur aussi incompétent que les quatre précédents ? Lire la suite La modernité barbare des « services clients »