Malaise dans la représentation : 1. Compétence

Selon quels critères devons-nous élire nos représentants ? Dit autrement : quelles doivent être les qualités d’un élu ? efficacité oratoire, fortune personnelle, compétences techniques, expérience professionnelle antérieure, ressemblance à ses électeurs, souci de l’intérêt général… ? La liste, longue, peut encore s’étendre à l’infini.
En arrière-plan de ces questions en apparence anodines, se pose celle, cruciale, de la représentation, qui a passionné tous les penseurs politiques depuis des siècles et dont les multiples réponses occupent des kilomètres linéaires de rayonnages dans les bibliothèques de philosophie politique.
Nulle prétention de synthétiser ici l’ensemble de ces réflexions très intelligentes[1]. En trois courts billets, je me propose plutôt d’interroger quelques errements contemporains liés à des conceptions biaisées de la représentation.

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Aujourd’hui, la mode est à la « compétence ». Pour être légitime, un élu doit être « compétent ». Certes. Mais de quoi parle-t-on au juste ?
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L’avarice fiscale

La peste soit de l’avarice, et des avaricieux.
(Molière, L’Avare, Acte I, Scène 3)

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Touche pas au grisbi !

Ceux qui refusent de payer l’impôt ou réclament d’en payer toujours moins ne sont que des traîtres qui cherchent à s’abstraire de la solidarité nationale. L’impôt n’est pas une punition : que ces gamins mal élevés et capricieux cessent donc de se plaindre ! Lire la suite L’avarice fiscale

De la vertu en République

Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu
Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu

C’est dans le gouvernement républicain que l’on a besoin de toute la puissance de l’éducation. La crainte des gouvernements despotiques naît d’elle-même parmi les menaces et les châtiments ; l’honneur des monarchies est favorisé par les passions, et les favorise à son tour ; mais la vertu  politique est un renoncement à soi-même, qui est toujours une chose très pénible.
On peut définir cette vertu, l’amour des lois et de la patrie. Cet amour, demandant une préférence continuelle de l’intérêt public au sien propre, donne toutes les vertus particulières ; elles ne sont que cette préférence.
Cet amour est singulièrement affecté aux démocraties. Dans elles seules, le gouvernement est confié à chaque citoyen. Or le gouvernement est comme toutes les choses du monde ; pour le conserver, il faut l’aimer.

(Montesquieu [1])

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Veillée funèbre pour l’honneur disparu

Sous le crépuscule hivernal, ils ne se retrouvèrent qu’une poignée, rassemblés devant la modeste tombe. La pierre laissait lire ces seuls mots gravés : « Ci-gît l’honneur ».

Après un long silence, le premier parla ainsi :
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