Paris vaut bien une messe

Entrée de Henri IV à Paris le 22 mars 1594, François Gérard (1817)

Les prochaines municipales devraient être l’occasion de rectifier les aberrations des dernières élections, organisées en pleine crise du Covid, avec une campagne biaisée et un taux d’abstention record. Bien que sa légitimité fût très contestable, l’équipe municipale a saccagé Paris en toute sérénité jusqu’à aujourd’hui. Dans quelques mois, les Parisiens pourront donc se prononcer sur cette politique et choisir, peut-être, une autre voie pour leur ville. D’autant que la capitale, comme Lyon et Marseille, est enfin rentrée dans le droit commun et qu’il est dorénavant possible d’élire les maires de ces trois villes hors des scrutins d’arrondissements, l’ancienne loi PLM étant aussi bancale qu’injuste. Dans ces conditions, un candidat pas complètement stupide – mais n’est-ce pas déjà trop demander ? – pourrait aisément gagner une immense majorité de Parisiens, en répondant à leurs aspirations avec un programme très simple autour de trois idées : sécurité, propreté, beauté.

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Notre patrimoine saccagé

Vue imaginaire de la Grande Galerie du Louvre en ruines, Hubert Robert (1796)

À chaque manifestation collective de joie ou de colère, une foule plus ou moins nombreuse se rassemble sur la place de la République à Paris puis laisse, dans son reflux, un monument violenté, sali, abîmé. La statue subit ainsi des détériorations, insupportables d’au moins trois points de vue : financier (les coûts des restaurations répétées pèsent indûment sur la collectivité alors que seuls les coupables devraient payer), patrimonial (le monument souffre de ces dégradations, chaque nettoyage érode un peu plus la pierre et certaines peintures utilisées dans les tags restent incrustées dans le bronze) et symbolique (souiller l’allégorie de la République témoigne d’une haine profonde de la France). Le symbole de la République devient ainsi celui de tout notre patrimoine, à la fois méprisé et saccagé.

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L’empire du moche

Rond point Malraux Pontarlier
Le « rond point Malraux » (Pontarlier), régulièrement élu « pire rond point de France »

Merci.
Du fond du cœur, je vous remercie.
Vraiment.
En quelques décennies, vous m’avez élevé au rang de valeur suprême ; vous avez fait de moi, le moche, l’emblème de votre modernité – mieux encore : sa quintessence ! J’imprègne tant vos vies et vos esprits que je suis devenu le nouveau mètre-étalon de votre inesthétique. Des jouets pour enfants aux doudous technologiques pour adultes mal grandis, des bagnoles aux vêtements, de la novlangue à l’urbanisme, de l’art contemporain à l’industrie du loisir et du divertissement que vous appelez pompeusement « culture de masse »… je suis partout.
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La République à chaque coin de rue

Devise républicaine

Partout où l’État s’est retiré, les mafias identitaires et/ou criminelles se sont installées, encouragées par les dévots du saint-marché. Face à l’extension du domaine du caïdat, mais aussi, plus généralement, pour sortir la France du marasme dans lequel l’ont plongée des décennies de néolibéralisme (les deux sont liés), une seule politique sérieuse et digne est possible : un réinvestissement massif de la République et de l’État. Pour cela, les politiques dites de la ville et de l’aménagement du territoire doivent être reprises en main avec ce seul objectif : « la République à chaque coin de rue ». Lire la suite…

Paris, ce clinquant cloaque

Paris n’est plus une fête. Au contraire, elle se vautre dans l’envers démagogique de la fête : le spectacle marchand. Le kitsch a envahi la capitale, livrée à l’idéologie faussement cool d’incultes qui préfèrent les mondanités et la communication aux responsabilités politiques. Terrible contraste : sous leur règne de paillettes, la laideur et la saleté défigurent la ville-lumière.
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