Élections européennes : ah bon, on vote ?

Électeurs le 9 juin 2024
ou Une baignade à Asnières, Georges Seurat (1884)

Le 9 juin prochain, nous devons élire nos représentants au Parlement européen. Ces élections remportent systématiquement la palme de la désaffection et, une fois encore, le désintérêt domine. Entre le dévoiement de la campagne électorale et la rupture consommée entre les institutions européennes et le peuple, le scénario d’un nouveau fiasco se déroule sans accroc.

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2027 : la dernière chance

Le Pandemonium, John Martin (1841)

Le scénario de la prochaine élection présidentielle semble écrit d’avance avec la victoire annoncée de Marine Le Pen. En tout cas, tout est fait pour que les prédictions sondagières deviennent réalité. Certes, nous pouvons nous attendre à ce qu’un trublion quelconque à la popularité aussi subite qu’artificielle sorte opportunément du chapeau de nos prestidigitateurs médiatiques pour épicer quelque peu une histoire bien plate. Faire monter la sauce tout en connaissant la conclusion : tout cela a pourtant un furieux air de déjà-vu !

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Petite missive adressée à mes amis patriotes

La Rue Saint-Denis, Monet (1878)

Le patriotisme c’est l’amour des siens. Le nationalisme c’est la haine des autres.
Romain Gary

Chers amis,

Comme vous, j’aime la France. Sa langue, sa culture, son histoire, ses paysages, ses cuisines, son modèle économique et social, ses services publics, son esprit frondeur, sa capacité à se déchirer pour l’accessoire et à se rassembler pour l’essentiel, ses principes, sa laïcité, sa devise, son drapeau, son hymne, sa conception de la galanterie, sa grandeur quand elle oublie ses médiocrités, son universalisme… mais aussi et surtout ce qu’elle représente dans l’imaginaire collectif – et pour quoi tant ont été capables de donner leur vie.

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Quelles dominations ? Quelles oppressions ?

Scène des massacres de Scio, Eugène Delacroix (1824)

Une mode, hélas tenace puisqu’elle dure depuis quelques décennies, sert de succédané à la pensée dans le monde parallèle des chercheurs en sciences humaines et sociales [1], en particulier chez les sociologues : le monde social s’expliquerait entièrement par l’étude des rapports de domination. Toujours, partout, nous nous diviserions en dominants et dominés, en oppresseurs et opprimés.

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Petite missive adressée à mes amis socialistes

Jean Jaurès, photographie par Henri Manuel (1890)

Chers amis,

Je ne suis pas socialiste ; je ne l’ai jamais été. Peut-être suis-je plus… radical – dans tous les sens qu’à pu prendre le terme selon l’époque. Il n’en demeure pas moins que nous avons suffisamment en commun pour que je m’adresse à vous aujourd’hui avec toute la franchise possible. Socialistes, qu’êtes-vous donc devenus ?

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Une indigestion normative ?

Moïse brisant les Tables de la Loi, Rembrandt (1659)

« Trop de normes ! » « Les normes nous écrasent ! » Ad nauseam
Mais de quoi parle-t-on vraiment ?
Parmi tous les sens qu’il recouvre, le mot « norme » en possède notamment trois dont les multiples confusions entraînent malentendus gênants et manipulations dangereuses.

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Des victimes et des bourreaux

Le Massacre des Innocents, Nicolas Poussin (v. 1625-1629)

Puisque toutes les vies se valent, alors celle d’un enfant israélien vaut celle d’un enfant palestinien.
Donc, quand des enfants palestiniens meurent sous les bombardements à Gaza, Israël ne vaut pas mieux que le Hamas qui a tué des enfants israéliens.
Il est même encore plus coupable parce qu’il est un État raciste alors que le Hamas est une armée de résistance. »

Ainsi raisonne-t-on dans les manifestations « pro-palestiniennes » et sur les réseaux dits sociaux, ce cloaque que le microcosme médiatico-politique s’obstine à prendre pour le monde réel et où le débat public se cristallise depuis quelque temps autour de ce genre de sophismes ahurissants.

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Le fléau antisémite

Couverture des Protocoles des Sages de Sion, faux inspirant encore bien des antisémites partout dans le monde.

Depuis l’attaque inouïe du Hamas contre des civils en Israël le 7 octobre dernier [1], comme trop souvent dans l’histoire universelle et tout particulièrement dans celle des juifs, en un retournement abject, les victimes se trouvent aujourd’hui sur le banc des accusés. Pire : les islamistes ont réussi l’odieux tour de passe-passe de transformer dans une bonne partie de l’opinion publique leurs horribles pogroms en actes de résistance et de soulever contre les juifs une internationale antisémite qui ratisse très large.

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Les adorateurs de la mort et leurs alliés

Le Triomphe de la Mort, Pieter Brueghel l’Ancien (1562)

Samedi dernier, 7 octobre 2023, cinquante ans et un jour après le déclenchement de la guerre du Kippour, Israël a vécu l’attaque la plus meurtrière sur son sol depuis sa création. Le Hamas, mouvement islamiste qui règne à Gaza, a lancé ses terroristes à l’assaut des villages israéliens avec un seul objectif : tuer le plus de juifs. On compte plus de mille deux cents morts, des milliers de blessés et des dizaines d’otages emmenés à Gaza. Et le bilan de ces pogroms promet de s’alourdir.

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Le Pen ou Mélenchon ? La peste ou le colérique ?

Photos : AFP

La semaine dernière, un figurant politique en mal en mal de notoriété, qui dirigeait jusqu’à il y a peu un groupuscule rassemblant encore un vague quarteron de ce j’appelle les « républicains au milieu du gué » [1], a réussi son coup en faisant le buzz au seul endroit où il existe encore : le miroir aux alouettes des réseaux dits sociaux. Dans un « débat » avec l’épouvantail Zemmour, Amine El-Khatmi a pris le risque, probablement calculé, d’affirmer qu’en cas de duel entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, il voterait pour la seconde. Horreur ! Malheur ! Que n’avait-il dit là ! Twitter – pardon : X, comme il faut désormais appeler ce cloaque – en a déraisonnablement résonné pendant des jours. Bof.

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