Paris vaut bien une messe

Entrée de Henri IV à Paris le 22 mars 1594, François Gérard (1817)

Les prochaines municipales devraient être l’occasion de rectifier les aberrations des dernières élections, organisées en pleine crise du Covid, avec une campagne biaisée et un taux d’abstention record. Bien que sa légitimité fût très contestable, l’équipe municipale a saccagé Paris en toute sérénité jusqu’à aujourd’hui. Dans quelques mois, les Parisiens pourront donc se prononcer sur cette politique et choisir, peut-être, une autre voie pour leur ville. D’autant que la capitale, comme Lyon et Marseille, est enfin rentrée dans le droit commun et qu’il est dorénavant possible d’élire les maires de ces trois villes hors des scrutins d’arrondissements, l’ancienne loi PLM étant aussi bancale qu’injuste. Dans ces conditions, un candidat pas complètement stupide – mais n’est-ce pas déjà trop demander ? – pourrait aisément gagner une immense majorité de Parisiens, en répondant à leurs aspirations avec un programme très simple autour de trois idées : sécurité, propreté, beauté.

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Où sont passés les Gilets jaunes ?

Il Quarto Stato, Giuseppe Pellizza (1901)

Le 10 septembre dernier, le mouvement « On bloque tout » a imaginé reprendre le flambeau des Gilets jaunes d’il y a cinq ans. Et en effet, il semble avoir démarré exactement là où le mouvement populaire d’alors s’était arrêté : dans la violence crapuleuse et la récupération sectaire. Bien loin des aspirations et espérances des premiers révoltés des ronds-points.

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Another one bites the dust

Et un autre mord la poussière : Bayrou Premier ministre, c’est fini. Je ne me fais guère de souci pour lui : aussi écorché soit-il, l’animal politique saura panser ses plaies et retrouver à Pau ou ailleurs de quoi poursuivre sa vie politique. Comme son prédécesseur Barnier ; comme tant d’autres. Et pendant ce temps, nous continuons de nous enfoncer, toujours plus profond.

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Marine Le Pen : le coup de théâtre… de trop ?

afp.com / Thomas Samson

Marine Le Pen condamnée. Le 31 mars, la favorite pour la prochaine élection présidentielle a été reconnue coupable de détournement de fonds publics et de complicité de ce délit dans l’affaire des assistants de parlementaires européens issus de son parti. Sa peine pour l’utilisation illégale de ces quatre millions d’euros au profit du parti : quatre ans de prison, dont deux ferme sous bracelet électronique, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. Et surtout l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité : l’appel n’est pas suspensif. Quoi qu’elle fasse, en attendant le jugement en appel, Marine Le Pen est inéligible. La culpabilité de Marine Le Pen fait moins parler que cette exécution provisoire qui l’évince, a priori, de l’élection de 2027.

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Un paysage de désolation

Tempête de neige en mer, Joseph Mallord William Turner (1842)

Une semaine après le second tour de ces législatives précipitées, quelques réflexions en vrac sur les « gagnants » et les « perdants » de cette détestable séquence antipolitique.

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Élections européennes : ah bon, on vote ?

Électeurs le 9 juin 2024
ou Une baignade à Asnières, Georges Seurat (1884)

Le 9 juin prochain, nous devons élire nos représentants au Parlement européen. Ces élections remportent systématiquement la palme de la désaffection et, une fois encore, le désintérêt domine. Entre le dévoiement de la campagne électorale et la rupture consommée entre les institutions européennes et le peuple, le scénario d’un nouveau fiasco se déroule sans accroc.

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2027 : la dernière chance

Le Pandemonium, John Martin (1841)

Le scénario de la prochaine élection présidentielle semble écrit d’avance avec la victoire annoncée de Marine Le Pen. En tout cas, tout est fait pour que les prédictions sondagières deviennent réalité. Certes, nous pouvons nous attendre à ce qu’un trublion quelconque à la popularité aussi subite qu’artificielle sorte opportunément du chapeau de nos prestidigitateurs médiatiques pour épicer quelque peu une histoire bien plate. Faire monter la sauce tout en connaissant la conclusion : tout cela a pourtant un furieux air de déjà-vu !

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Amateurs ou professionnels de la politique ?

Le Ventre Législatif, Honoré Daumier (1834)

Soyez fiers d’être des amateurs !
Emmanuel Macron, 11 février 2020

Le cri du cœur (on ignorait qu’il en eût un) du Président à « ses » députés moins de trois ans après sa première élection sonnait déjà faux à l’époque. Le « renouvellement » de la classe politique par le macronisme se prétendait la version « gendre idéal » du dégagisme mélenchonien. Or les Français se sont vite aperçus que les promesses n’étaient pas tenues et qu’à la fraîcheur et à la nouveauté s’était substitué un rattrapage (comme au bac) de tout ce que les autres partis possédaient de tocards à la carrière en cul-de-sac, auxquels s’ajoutaient nombre d’opportunistes arrivés là par hasard ou copinage. De ce gloubi-boulga peu enthousiasmant surgissait une telle quantité de bourdes que, pour sauver les apparences, en un tour de passe-passe aux ficelles bien connues, les communicants de l’Élysée eurent cette idée de transformer l’incompétence en qualité. La question du recrutement du personnel politique mérite néanmoins mieux que ces entourloupes à la petite semaine : pour le bien de la Cité, nos dirigeants doivent-ils être des amateurs ou des professionnels de la politique ?

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Qui ?

Le Voyageur contemplant une mer de nuages, Caspar David Friedrich (1818)

Cher vous,

C’est avec une réticence certaine que je vous sollicite aujourd’hui. Nous partageons la même aversion pour le césarisme, pour le pouvoir solitaire, pour les mensonges rouges sang des hommes providentiels et des sauveurs charismatiques. En bons républicains, nous leur préférerons toujours la collégialité, la discussion, la délibération.

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Les trahisons des élus

Il ne faut pas grand-chose pour qu’un rituel tourne à la mascarade. Pour que le sacré se profane et que ce qui devrait être choyé ne mérite que d’être raillé. Pour que la ferveur cède à l’amertume. L’élection, procédure symbolique centrale dans nos démocratie modernes – au point que beaucoup, à tort, confondent les deux concepts – est viciée. L’abstention fait gloser, les élus sont méprisés, la représentation n’en finit pas d’être « en crise » (comme si cela voulait dire quoi que ce soit)… mais l’inertie a ceci de confortable qu’elle évite de penser et d’agir. Chaque génération d’élus peut ainsi se montrer plus médiocre que la précédente et trahir plus ouvertement la nation sans que cela n’émeuve grand monde.

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