Extension du domaine du caïdat

Les éruptions en banlieues éclatent comme les bulles à la surface d’un marécage. Régulièrement, des scènes de guérillas urbaines occupent les écrans et les cerveaux, achevant d’annihiler les distinctions entre fiction et réalité tant les codes en sont confondus. Nouvelle série Netlfix ou dernière bouffée de violence dans une périphérie de métropole ? Les esprits intoxiqués d’images clipesques ne font plus la différence… les victimes et la République, si. Lire la suite…

La démagogie a de l’avenir

Tout débute toujours à l’école. Aujourd’hui, tout s’y achève aussi, comme on achève dans les films un vieux compagnon blessé : des larmes dans les yeux et une balle dans la tête. L’idéal émancipateur des Lumières, incarné dans une école dévouée à l’instruction de citoyens en devenir, expire dans les remugles de la démagogie crasse. « Chez l’enfant, il n’y a d’éternité qu’en puissance » (Kierkegaard). Puissance interdite de se réaliser par les excès d’une « bienveillance » étouffoir. Au nom de bons sentiments et d’une autoproclamée éthique de la compassion qui ne puise en réalité qu’au ressentiment des adultes, l’école abandonne son domaine – celui de la transmission des savoirs et de la fréquentation des classiques en toutes disciplines, destinées à structurer l’enfant et à l’intégrer au monde commun.
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Noires violences

Il y a un peu plus d’un mois, je soulignais ici la justesse de la colère des « gilets jaunes » (Colère jaune). En effet, la colère, lorsqu’elle est synonyme de révolte, a toute sa place parmi les sentiments politiques : comme le montre magistralement Camus, dans son continuum de la révolte métaphysique contre l’absurde à la révolte politique contre l’injustice, elle exprime une affirmation, un franc OUI – et forme un puissant moteur de l’action. Tout notre imaginaire collectif, imprégné des récits romanesques de nos révolutions, lie intrinsèquement l’engagement politique à la noble colère envers l’insupportable, le révoltant, le scandaleux, l’obscène.
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And justice for all

Fiat justicia, pereat mundus

Gerechtigkeit-1537
Allégorie de la Justice, Cranach

L’idéologie de la glorification des forts et de l’écrasement des faibles a gagné. Les valeurs à la mode ? La violence, l’agressivité, le pognon, l’inculture… Leur traduction dans la novlangue qui putréfie la langue ? Réussite, performance, innovation, efficacité… ad nauseam. Au cœur de cette bouillie : l’injustice avec sa gueule moche. Aux pieds du veau d’or, gît Thémis.
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Le règne de l’agressivité

Une étude récente prétendait montrer la diminution alarmante du QI. Peu importe la véracité d’une telle affirmation : nous pourrions bien être tous des génies, nous nous comportons comme des monstres de bêtise crasse. Pire : la connerie s’est élevée en valeur cardinale. La veulerie, la vulgarité, la bassesse, l’agressivité imprègnent tous les rapports sociaux, et l’inculture s’impose jusqu’au plus haut niveau. Toute nuance est congédiée au profit de la réduction à l’affrontement caricatural d’un camp contre un autre, quel que soit le sujet. L’honneur, la grandeur, la vertu, la noblesse sont ringardisés, ridiculisés, méprisés. Jouissez, chers contemporains, de cette société de la sottise et de la fatuité qui préfère la « punchline » à la pensée, le « buzz » à l’information, l’agressivité à la sérénité et à la délicatesse des mœurs.
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