L’inculture scientifique et la victoire des obscurantistes

Le Bonnet d’âne, Jean Geoffroy (1880)

Qu’il est triste, le pays de Descartes, de Pasteur, de Curie et de tant d’autres immenses bienfaiteurs de l’humanité ! Le niveau de la population française en sciences est lamentable. Les écoliers décrochent dans toutes les matières et dans les disciplines scientifiques tout particulièrement ; même les meilleurs élèves qui entrent dans les classes préparatoires (et, par conséquent, dans les grandes écoles d’ingénieurs, où le niveau en français, en histoire et en culture générale n’était déjà pas bien fameux il y a vingt ans… mais, au moins en mathématiques et en physique, ça se tenait encore à peu près) n’ont jamais été si mauvais en sciences. Quant au reste des Français, les connaissances fondamentales absolument nécessaires à l’honnête homme du XXIe siècle ont déserté ce qu’il reste de culture commune – pour le plus grand bonheur de tous les charlatans, obscurantistes et idéologues.

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Face au désastre climatique

Le Moine au bord de la mer, Caspar David Friedrich (entre 1808 et 1810)

Quoi qu’en disent les négationnistes climatiques qui ont rejoint les autres complotistes divers et variés dans les limbes de la paranoïa, le consensus scientifique est bien établi : nous vivons une catastrophe climatique et environnementale inédite, dont l’activité humaine est la cause directe. Entre réchauffement climatique et extinction de masse, les grands équilibres de notre planète sont en train de s’effondrer sous nos yeux, mettant en péril non seulement l’existence de l’humanité mais de la vie elle-même. Nous le savons, nous le voyons… et nous nous payons de mots plutôt que d’agir.

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Un problème ? Une appli !

Le « solutionnisme » est cette idée simpliste selon laquelle tous les problèmes, quelles que soient leur nature et leur complexité, peuvent trouver une solution sous la forme d’algorithmes et d’applications informatiques. Très en vogue dans la Silicon Valley depuis plusieurs années, il s’est largement répandu grâce à ses illusions séduisantes et imprègne dorénavant les imaginaires collectifs, notamment celui de la start-up nation chère à notre Président.

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L’intelligence sous-traitée

Metropolis, film culte de Fritz Lang (1927)

Nous sommes de plus en plus cons. C’est pas moi qui le dis, c’est statistique, scientifique, quantifié, sourcé et démontré : le QI moyen s’effondre. En même temps©, le nombre de « hauts potentiels intellectuels » (HPI) autodiagnostiqués – parce qu’on n’est jamais si bien servi que par soi-même – explose : preuve irréfutable de l’extension du domaine de l’imbécillité !

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Science ou sorcières ?

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Le Sabbat des sorcières, Goya (1823)

Notre hypermodernité n’aime pas la science alors qu’elle adore la technique et… les superstitions. Est-ce une forme de retour du refoulé ? En tout cas, la science n’a plus bonne presse.
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Collapsologie : demain, la fin du monde ?

Le triomphe de la Mort - Bruegel
Le triomphe de la Mort – Pieter Bruegel l’Ancien (1562)

L’effondrement est à la mode. La crise environnementale imprègne les consciences et fait sortir les dystopies apocalyptiques de l’exercice de style littéraire et des psychopathologies anecdotiques ; les prédictions scientifiques apportent une caution rationnelle à ce qui jusqu’à présent relevait de la science-fiction ou de la paranoïa. En d’autres termes : l’« heuristique de la peur », réflexion complexe et pleine de nuances de Hans Jonas, accouche aujourd’hui d’une certitude que la fin de ce monde est proche et, surtout, inéluctable. Lire la suite…

Écologie : quel spectacle !

La planète mérite mieux que Greta Thunberg. Peut-être les éventuels lecteurs de ces lignes, quelques années après leur rédaction, s’interrogeront-ils sur le sens de cette première phrase ; peut-être Greta Thunberg aura-t-elle disparu des écrans et des esprits ; peut-être ne subsistera-t-il d’elle qu’un lointain souvenir d’éphémère passionaria chez les vieux cons surannés – Greta Thunberg, un destin de Casimir ?
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PMA, GPA : de nouveaux droits ?

À propos d’un autre sujet, celui de la « fin de vie » et de l’euthanasie, j’ai dit les réticences suspicieuses que m’inspirent les certitudes tranchées lorsqu’on se trouve à l’intersection de l’intime et du public, du personnel et du politique, de l’individu et du citoyen… parce que, souvent, ces certitudes masquent avec peine des croisades personnelles. Si je ne remets en cause, a priori, ni leur justesse ni leur sincérité, elles ne peuvent, en revanche, entraîner ma conviction et ne devraient en aucun cas servir de boussole à la décision ni à l’action politiques.
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Bioéthique : la grande confusion

Bioéthique : n. f. – 1982 de bio- et éthique. Discipline étudiant les problèmes moraux soulevés par la recherche biologique, médicale ou génétique.

Le Petit Robert de la langue française

Cette définition du dictionnaire, plutôt claire quoique déjà très large, subit une extension indigeste par l’accumulation de sujets et objets a priori étrangers à son champ d’application mais qui s’y voient ajoutés pour des raisons parfois obscures. Ainsi ce terme de « bioéthique » en vient-il, d’intersection des champs de la morale et de la recherche, à évoluer en réunion de vastes domaines, au risque de désigner tout et n’importe quoi – ce qui relève largement de l’éthique sans préfixe, de la science, de la politique, du droit, de l’économie, du marché, de l’idéologie, etc. etc. Au point d’en devenir aussi fade qu’incompréhensible.
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Progrès scientifique : Prométhée chez les traders

Metropolis

1. L’inéluctabilité du « progrès scientifique » : un mythe à anéantir par la raison

Les débats à propos de sujets relevant de la recherche et de l’expérimentation scientifiques sont trop souvent hantés par le spectre du « progrès scientifique » et de sa présupposée inéluctabilité. En réalité, deux faux arguments se tapissent derrière ce cliché.
Le premier : « la science progresse, qu’on le veuille ou non – il faut l’accepter. »
Le second : « si c’est scientifiquement possible, alors quelqu’un finira par le faire – autant que ce soit nous. » Lire la suite…