
Jamais nouvelle drogue n’avait connu un tel succès ; nul toxique n’avait atteint si rapidement un tel degré d’adoption. En à peine quelques années, une dépendance sévère s’était étendue à l’immense majorité de la population.
Lire la suite…Histoires de s’aérer un peu l’esprit

Jamais nouvelle drogue n’avait connu un tel succès ; nul toxique n’avait atteint si rapidement un tel degré d’adoption. En à peine quelques années, une dépendance sévère s’était étendue à l’immense majorité de la population.
Lire la suite…L’iségorie, concept central dans la démocratie athénienne, assure à tous les citoyens le droit égal à la prise de parole au sein de l’agora. Contrairement aux apparences, pourtant, l’iségorie n’appartient pas au seul régime de l’égalité mais peut-être plus encore à celui de la liberté. L’égalité de parole garantit d’abord et avant tout la liberté d’expression ; l’iségorie en est, en quelque sorte, le reflet au miroir de la démocratie. A priori, tous les citoyens sortis de l’ombre du domaine privé pour entrer dans la lumière du public, cet espace d’apparence où chacun partage paroles et actions dans l’objectif d’édifier un monde commun, disposent de la même légitimité à exprimer leur opinion, leur vision du monde, leur conception du bien commun et de l’intérêt général. Quels que soient son métier, sa richesse, ses origines, ses croyances ou ses chromosomes, tout citoyen, par le seul fait qu’il est citoyen, possède le même droit inaliénable de prendre part au politique et de constituer le souverain.
Lire la suite…Nous avons sans doute sous les yeux les générations les plus stupides de l’histoire. Et les plus incultes. Il y en aura toujours pour me rétorquer que c’est ce qu’on disait déjà dans l’antiquité et que tous les misanthropes ont jugé leurs contemporains avec la même sévérité. Certes. Peut-être, après tout, les deux propositions sont-elles vraies simultanément – ce qui rendrait plus dramatique encore la première. Quoi qu’il en soit, un phénomène bien caractéristique de notre sinistre « modernité », « postmodernité » ou que sais-je encore, tient probablement dans cette fierté de la sottise, dans cette arrogance de l’inculture qui s’étalent et s’affichent partout et tout le temps. Non seulement aucune honte n’est plus attachée à ce qui, hier encore, était considéré comme des défauts dignes de raillerie ; mais on assume et on se rengorge même de sa propre connerie, devenue valeur positive. S’il existe encore, dans deux ou trois siècles, quoi que ce soit qui fasse office d’historiens, si la raison humaine n’est pas, alors, enfouie dans les abysses de l’idiocracie, pour reprendre le titre d’une pochade américaine, alors quel regard porteront nos descendants sur nous ?
Lire la suite…La petite fabrique de l’inhumain, Marylin Maeso, Éditions de l’Observatoire, 2021.
Le livre en deux mots
La philosophe Maryline Maeso aime penser en bonne compagnie. C’est pourquoi elle a choisi Camus pour la guider – et nous avec elle – sur les tristes chemins de la déshumanisation. Lire la suite…
Un chagrin français. « Populisme », « progressisme », « vivre-ensemble ». Ces mots qui enferment, Anne Rosencher, Éditions de l’Observatoire, 2022.
Le livre en deux mots
La journaliste Anne Rosencher est une grande républicaine. Ses éditoriaux dans L’Express, pleins de justesse et de justice, le prouvent à chaque fois. Elle en a rassemblé quelques-uns, soigneusement triés, pour composer ce très beau livre, publié en début d’année. Un chagrin français s’attaque à trois expressions qui nous empoisonnent : « populisme », « progressisme » et « vivre-ensemble » appartiennent à cette novlangue qui vide les mots de leur sens et l’esprit de la pensée. Lire la suite…
La Disparition de Paris, Didier Rykner, Les Belles Lettres, 2022.
Le livre en deux mots
Didier Rykner, directeur de la publication de la revue La Tribune de l’Art et grand amoureux de Paris, a fait paraître en début d’année cet ouvrage qui tient à la fois du froid catalogue d’entomologiste et du cri du cœur. Gageure ? Pas tant que ça. En tout cas, l’exercice est réussi. Lire la suite…

Ne suis-je pas un faux accord
Dans la divine symphonie,
Grâce à la vorace Ironie
Qui me secoue et qui me mord ?
Elle est dans ma voix, la criarde !
C’est tout mon sang, ce poison noir !
Je suis le sinistre miroir
Où la mégère se regarde.
Extrait de L’Héautontimorouménos de Baudelaire [1]
Difficile de choisir ses combats, tant ils sont nombreux. Ce que j’ai appelé « le syndrome Batman » [2] peut facilement submerger la raison. Si, comme l’a bien montré Camus, la révolte est un sentiment positif, si la colère est une émotion éminemment politique – la multiplication à l’infini des adversaires et des ennemis [3], doublée de l’ouverture sans cesse renouvelée de fronts sur lesquels mener le combat idéologique, provoque une sensation de vertige. Comme une danse au-dessus du volcan. Et tout est fait pour rendre inexorable la chute dans le cratère.
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Un sentiment de révolte impuissante sous forme de platitudes.
Rien ne peut justifier ni légitimer l’invasion de l’Ukraine par la Russie, que je condamne sans réserve. Le peuple ukrainien et ses dirigeants – le président Volodymyr Zelensky en tête –, aux prises avec l’une des plus puissantes armées au monde aidée des islamistes tchétchènes de Kadyrov et des mercenaires néonazis du groupe Wagner, font preuve d’une bravoure historique.
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Je n’ai jamais su écrire de fiction. Sans doute est-ce pourquoi j’admire à ce point les romanciers. Parmi eux, une espèce particulière me fascine : les créateurs d’univers qui œuvrent dans la science-fiction et le fantastique.
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Les sondages électoraux devraient être interdits. Et qu’on ne me sorte pas le couplet sur la fièvre, le thermomètre, etc. : les sondages n’ont rien d’un instrument servant à mesurer scientifiquement les volontés de l’électorat. Tout cela, ce n’est que de l’enfumage : j’ai déjà longuement expliqué pourquoi ils n’ont rien de scientifique et comment ils fabriquent de toutes pièces l’« opinion publique » (lire : « Sondages : une cure de désintox, vite ! »). Les conséquences de cette scientificité usurpée et des manipulations des citoyens sont gravissimes pour une démocratie déjà mal en point.
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