Qui ?

Le Voyageur contemplant une mer de nuages, Caspar David Friedrich (1818)

Cher vous,

C’est avec une réticence certaine que je vous sollicite aujourd’hui. Nous partageons la même aversion pour le césarisme, pour le pouvoir solitaire, pour les mensonges rouges sang des hommes providentiels et des sauveurs charismatiques. En bons républicains, nous leur préférerons toujours la collégialité, la discussion, la délibération.

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L’État en lambeaux

Dessin à la plume du frontispice du manuscrit du Léviathan, offert par Thomas Hobbes à Charles II en 1651

À la fois cause et symptôme de la très grave crise dans laquelle notre pays s’enfonce, l’État subit les attaques répétées de nombreux ennemis ; son action et jusqu’à son essence sont contestées ; ses agents sont méprisés ; ceux-là mêmes qui devraient l’incarner s’ingénient à en saper les fondations. Or l’histoire de la France a ceci de propre que l’État, symboliquement mais aussi très concrètement par l’action de son administration et de ses services publics, est au cœur de la construction nationale française – affaiblir le premier revient immanquablement à fragiliser la seconde, déjà mal en point.

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Profs

En mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard

Quel beau métier que celui de professeur en France !

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Le viol des mots

La Tour de Babel, Pieter Brueghel l’Ancien (v. 1563)

La fin d’une civilisation, c’est d’abord la prostitution de son vocabulaire.
Romain Gary, Europa

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À quelle sauce manger les riches ?

La parabole du serviteur impitoyable, précédemment Crésus réclamant le tribut à un paysan de Lydie, Claude Vignon (1629)

L’idée revient aussi régulièrement que les marronniers journalistiques sur le classement des hôpitaux ou les réseaux secrets des francs-maçons : taxons les riches ! Pour financer les retraites, la transition écologique, le remboursement de la dette ou le sauvetage des services publics, ponctionner les plus riches paraît à certains intellectuels, militants et dirigeants politiques la solution à tous les maux de la société – ceci dit, pour d’autres, c’est la suppression pure et simple des impôts ou encore le développement d’applis… personne, visiblement, n’a le monopole du simplisme.

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Une tragédie française

Dante et Virgile dans le neuvième cercle de l’Enfer, Gustave Doré (1861)

Il était une fois un pays qui ne voulait plus s’aimer.

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Le grand débarras

Ils ont tout cassé, tout détruit, tout saccagé, tout vendu à la découpe, tout bradé pour des places et du pognon : hôpital, école, université, services publics, justice, renseignement, industrie, nucléaire, PME, agriculture, chemin de fer, Poste, Sécu, retraites, modèle social, souveraineté, puissance et indépendance de la France, langue, culture, patrimoine, laïcité, etc. etc. ; tout ce que leurs prédécesseurs avaient patiemment construit, conquis, inventé et dont nous devions hériter avec l’impérieux devoir de préservation et d’enrichissement avant, à notre tour, de le léguer à nos successeurs.

Et maintenant, ils veulent en finir avec les derniers décombres, avec ces ruines qui ne témoignent que d’un immense gâchis ; achever le peu qui semble encore vaguement bouger.

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Ubu décentralisateur

Les départements français (1791) et les limites des anciennes provinces, par Vidal-Lablache

CONSTITUTION FRANÇAISE

ARTICLE PREMIER

La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

Cornegidouille ! Quel dommage que, dans les faits, la dernière phrase du premier paragraphe annihile les deux premières ! Cela ne va pourtant pas de soi. On aurait pu imaginer une « organisation décentralisée » qui respectât, de la République, l’indivisibilité, la laïcité, etc. et, des citoyens, l’égalité. Hélas, telle n’est pas la solution choisie par nos dirigeants politiques. Loin de là.

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Reprendre le pouvoir

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Serment du Jeu de paume, le 20 juin 1789, Jacques-Louis David

D’abord, s’accorder sur les principes fondamentaux, intangibles. Une colonne vertébrale idéologique solide, cohérente ; une vision du monde, de la société et de l’homme. Elle existe depuis longtemps. Elle est bien connue, précisément définie. Elle porte différents noms selon le point de vue que l’on choisit d’adopter, selon le chemin intellectuel que l’on a emprunté pour l’embrasser : républicanisme, humanisme civique, universalisme… [1]

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Les lectures de Cinci : un combat républicain

Un chagrin français. « Populisme », « progressisme », « vivre-ensemble ». Ces mots qui enferment, Anne Rosencher, Éditions de l’Observatoire, 2022.

Un-chagrin-francaisLe livre en deux mots

La journaliste Anne Rosencher est une grande républicaine. Ses éditoriaux dans L’Express, pleins de justesse et de justice, le prouvent à chaque fois. Elle en a rassemblé quelques-uns, soigneusement triés, pour composer ce très beau livre, publié en début d’année. Un chagrin français s’attaque à trois expressions qui nous empoisonnent : « populisme », « progressisme » et « vivre-ensemble » appartiennent à cette novlangue qui vide les mots de leur sens et l’esprit de la pensée. Lire la suite…